Insignifiance numéro… On en était où de ces conneries ?
Quelque part en août 2020...
Au lendemain de la défaite de l’équipe du club de jeu de balle au pied de la capitale de la France appelée le Paris Saint Germain (vous n’aviez pas cru que j’allais employer un sigle tout de même ?) en finale de la coupe des clubs champions d’Europe, notre cher président Emmanuel Macron déclare « Le football français aura son heure ».
Paris Saint Germain…
Propriétaire : Qatar Sport Investments (Qatar)
Président : Nasser al-Khelaïfi (Qatar)
Entraîneur : Thomas Tuchel (Allemagne)
La composition de l'équipe le soir de la finale :
- Keylor Navas : costaricien + nationalité espagnole depuis 2014
- Thilo Kehrer : allemand
- Thiago Silva : brésilien + nationalité française depuis 2019
- Presnel Kimpembe : français
- Juan Bernat : espagnol
- Ander Herrera : espagnol
- Marquinhos : brésilien + nationalité portugaise
- Leandro Paredes : argentin
- Neymar : brésilien
- Angel Di Maria : argentin + nationalité italienne
- Kylian Mbappé : français
Football français ? Où ça ? Ne nous méprenons pas, je me contrefous de la nationalité de ces joueurs à la balle au pied, de leur couleur de peau ou de leurs préférences en matière de littérature ; je n’ai aucune préférence nationale si ce n’est pour notre langue qui me séduit. Je ne fais que rebondir sur la phrase du président (comme un ballon ?), pas sur l’évidence interlope de l’industrie footballistique. Le Paris Saint Germain, est une équipe possédée et dirigée par des qataris, avec un entraîneur allemand et 18 % (2/11° si vous préférez) de joueurs de nationalité française (pour ce qui concerne cette composition). Mais alors, peut-on parler de « football français » lorsqu’on évoque le Paris Saint Germain. D’autant qu’il est inutile de vérifier, il en est sûrement de même pour les dix, voire quinze, plus grosses équipes du championnat de division 1 (oui, je sais bien que personne ne dit plus « division » mais ligue, mais, que voulez-vous, je contrechie « personne »). Je ne pense pas, ou alors on devrait pouvoir parler de chanson française en parlant de Brel, Hallyday, Maurane, Brassens, Adamo et Stromae (0)… En l’occurrence, dans cette énumération, c’est 16 % (1). Putain, je viens de réaliser que je n’ai cité que des artistes morts, c’est fou, ça, non ? (2) Revenons à nos moutons sur herbe… « Le football français », donc. Qu’est-ce que le football français dans le contexte actuel, monsieur le président ? Quels sont les critères sur lesquels on peut commencer à parler de sport français ? Oui, je dis sport parce que la question peut se poser pour le jet de pierre sur glace de précision, pour le lancer de fléchettes sur cible graduée, la course à pied avec saut d’obstacles tellement mal placés que les participants s’y noient les chaussures et j’en passe comme le jeu de balle tellement mal cousue qu’elle ne roule pas droit, etc. Qu’est-ce qui fait que le Paris Saint Germain ou Lyon, Angers, Toulouse ou même Tourves (tu trouves ?) sont des clubs français ? Parce que les joueurs s’entraînent sur le sol de la commune ? Parce qu’ils louent ou possèdent l’arène au centre de laquelle ils disputent leurs compétitions viriles ? Parce que le nom de la structure entrepreneuriale qui emploie tous ces pitres en braillette…
… Oui, mon grand-père qui était très sportif, mesurait 187cm…
… Je dois à ce grand-père (maternel) d’avoir une taille de type non-ridicule assez prononcé. Le non-ridicule commençant à 180cm. Non, parce que du côté de mon géniteur, je crois bien que personne ne dépassait les 170cm. 170Cm, ce qui, pour une trompe d’eustache, est démesuré, devient ridicule pour un être humain debout.
… Mesurait 187cm ; chaussait du 47…
… Je dois à ce grand-père (maternel) de chausser du 45 et demi ou un quart selon les pompes…
… Cela dit, même si je possède deux paires de chaussures en tout et pour tout, je n’ai pas de souci avec ce « selon les pompes », forcément, je ne porte habituellement qu’une paire de chaussures…
… Je sais, je possède deux paires de chaussures alors vous vous dites « mais pourquoi n’en porter qu’une ? ». La question est légitime et je vais y répondre : parce que la seconde paire, bien que strictement identique à la première – celle que je porte – refuse d’épouser mes pieds. Je veux dire qu’il m’est impossible de les enfiler…
… Et par enfiler, je ne fais pas d’allusion grivoise, non, je parle de les passer au pied. Mais, dans le monde que j’ai laissé construire autour de moi sans mettre fin à mes jours, « passer au pied » peut, aussi, avoir une connotation grivoise. Oh, mon pieu, épargnez-moi…
… Ce qui me fait penser qu’aucune pompe au monde n’épousera mes pieds, là encore il s’agit de port…
… Chaussait du 47 et avait pratiqué… … J’emploie l'imparfait parce que le pauvre homme…
… Je dis « pauvre homme », mais ce n’est pas une allusion financière. C’est plutôt un sous-entendu sarcastique à l’encontre de son épouse, ma grand-mère, donc, qui fut une plaie pour « le pauvre homme » jusqu’à sa mort. Au pauvre homme, pas la plaie…
… On eut pu penser que je faisais une allusion au simple fait que le pauvre homme est maintenant disparu, mais non, la mort est l’unique chose que nous avons en commun à nous tous là, les sept milliards de badernes inutiles qui laissons les plus cons d’entre nous détruire l’espèce ; c’est quand même quelque chose, n’est-ce pas ? Non, « pauvre homme » parce qu’il a eu un abcès en guise d’épouse toute sa longue vie…
… Et avait pratiqué de multiples sports dont le jeu de balle au pied dont il fut champion de France. Champion de France amateur, bon, d’accord, mais c’est mieux que ce que je pourrai accomplir en une douzaine de vies avec un ballon…
… Mon grand-père disait « braillette » et pas « short » comme on le fait si souvent au mépris de l’élégance. Putain, c’est mignon une braillette, non ? En tout cas bien plus que « short ». Quand tu portes un short, tu ressembles à un jogger du dimanche, un footballer ou un body-builder qui performe ! Quand tu portes une braillette, tu voles au-dessus de la pelouse, tu fais des passes au millimètre, tu nages la brasse papillon et tu…
… Ah bèh non, si tu nages, tu portes un maillot… Veuillez corriger…
… Et tu subtilises les ballons à tes adversaires avec des gestes de ballerine !
… Parce que le nom de la structure entrepreneuriale qui emploie tous ces pitres en braillette correspond à un nom de ville sur le territoire ? Je ne crois pas. Je crois que « le foot français » n’aura pas son heure parce qu’il n’existe plus. Ou pas, va savoir. Le footcheuballe a été réduit depuis longtemps à une vaste (contradiction volontaire, je précise pour les pinailleurs que je vois s’agiter dans l’ombre) entreprise à but très lucratif et a perdu sa dimension humaine et locale de jeu. Comme le reste.
Putain, tout ça pour ça ! Monsieur le président, houhou, vous êtes là ? Mais, où sont-ils tous passés ?
(0) hérésie couramment pratiquée… en France
(1) ceci est un sarcasme
(2) ça aussi
Les insignifiances, épisode 5
Comme vous le savez tous, c’est le matin, et plus particulièrement sous la douche, que j’ai toutes les idées de génie qui jalonnent mon existence et qui en font un incubateur d’enrichissement pour l’humanité. C’est ça ou c’est totalement inutile, même pour moi et ça m’étonnerait un peu.
Ce matin, j’étais donc sous la douche…
Oui, j’aime ces instants pendant lesquels l’eau court à la verticale sur mon corps. Courir verticalement, voilà un prodige que seul l’inénarrable Spiderman peut égaler ; encore que lui le fait généralement du bas vers le haut parce qu’il aspire à de grandes échéances pour la civilisation des cow-boy, tandis que l’eau suit un chemin inverse, du haut vers le bas, pour des raisons que seule la pesanteur pourrait nous expliciter si seulement elle était dotée de parole, si possible un langage articulé qui ressemblerait à s'y tromper au français, ça m’arrange.
Cela étant dit, il est de bon ton d’ajouter que ce que j’autorise – et encourage – à l’une (l’eau), je ne le permettrais pas à l’autre (le gars en combinaison moule noisettes) pour la bonne raison que j’habite en rez-de-chaussée et que cet individu ne fait rien à moins d’un gratte-ciel d’altitude.
L’eau courait sur mon corps – si vous avez bien suivi, vous savez qu’elle faisait ça depuis les cheveux jusqu’aux orteils sans retour possible – et l’idée a embrasé l’usine à conneries qui me tient lieu de cerveau !
Et cette idée, la voilà :
on se rapproche de plus en plus d’une égalité entre hommes et femmes, entre féminin et masculin, entre rasoir à main et rouge à lèvres. Avec l’orthographe inclusive… Non, je ne préfère pas me prononcer sur l’orthographe inclusive.
Féminin et masculin se rapprochent, c’est un fait… moi, je pensais que cela fait bien des millénaires que c’est le cas parce que je me suis laissé dire que la procréation ne fonctionnait pas autrement mais, je m’égare.
Féminin et masculin se rapprochent, c’est un fait !
Et cela me met en joie car, enfin, on peut féminiser, c’est-à-dire donner un peu d’élégance à des tas de mots, d’idiomes, de fonctions, etc.
On peut dire une préfète, une auteure ou une volleyeuse (perso, je préfère le français : joueuse de baballe au filet avec les mains et des claques, c’est quand même plus classe !).
Je propose donc d’aller plus loin et de permettre la féminisation de toutes les formes masculines !
Ainsi, quand on ira à la rivière ou au puits, cela pourra se terminer par un seau d’eau ou une seau d’eau.
Au choix.
Et là, après vous avoir édifié de mon talent iridescent, je me casse, comme un prince ou peu s’en faut. Oui, je me casse parce que je connais des gens qui pourraient, à raison, penser que je travaille bien peu quand je dis que je vais le faire. Alors, je vais bosser.
Allez, bon week-end !
PS : la finalité de ce soliloque peut vous être obscure si vous ne pratiquez pas la lecture à voix haute.
Les insignifiances, épisode 6
Let’s face it, brothers and sisters ! Therapy?, le groupe de musique à la con venu d’Irlande n’a connu l’inspiration que pour ses deux premiers EP et, disons, 70% du premier album, ce qui constitue déjà un exploit quand on compare ces honneurs à ceux d’Alanis Morissette qui n’a jamais rien fait de sa vie. Alanis dont même les amateurs se demandent pourquoi elle est venue au monde. Le seul Maurice Alanisette que j’ai connu est resté humble sa vie durant, lui, ne dérogeant pas une seule fois à la sainte trinité « réveil, pastis, pétanque ».
Loser Cop, le morceau de Therapy? qui donne sa raison d’être à ce billet, est extrait de Babyteeth, la bien nommée première parution du trio. Pas d’ambition démesurée : un groupe commence à deux individus, Therapy? sera un trio, juste de quoi affirmer un projet sans se la péter comme un quintette.
Putain, existe-t-il des quintettes dans l’histoire du rock ? J’espère bien que non, ou alors qu’ils soient aux prises avec une gastro-entérite auto-immune à vie, les cons !
Loser Cop est ma chansonnette préférée de Therapy? depuis sa sortie, c’est-à-dire depuis bientôt… atchoum ! bon sang, cette toux…
Le groupe a perdu l’inspiration en premier lieu et, au fur et à mesure que les rides succédaient aux ventes de disques, l’influx punk, l’épilepsie, le son, la connerie et bientôt les dents. Comment sortir autre chose que des enregistrements stériles tout juste bons à vous emmener au Hellfest quand vous avez oublié tous ces ingrédients ? Impossible, en effet. Et Therapy? n’a pas brillé par son originalité sur le sujet. Leurs disques n’ont plus d’odeur, plus de goût, on les jurerait calibrés pour Hard Rock Magazine ! Si vous ne me croyez pas, jetez une oreille sur leur discothèque post-Nurse. Ça sonne comme de la musique énervée sur prescription !
Mais Loser Cop, c’était encore comme une raison de vivre vite et fort et follement. Croire qu’on va bouffer le monde alors qu’on n’est pas foutu de bouffer une chatte correctement. Hurler qu’on existe tandis que les enflures en face font mine de l’ignorer à coups de matraque. Une raison de penser que ce qui semble détraqué peut chambouler l’ordre d’un monde déjà voué aux affres de l’extinction lente et pathétique.
Il n’y a bien que les réfrigérés des inrockuptibles (êtes-vous sûrs de mériter une majuscule ?) pour croire encore que les « potards à 11 » ne sont qu’une histoire de bruit.
Ce soir, je pense à cette chanson parce qu’elle me rappelle les samedis que nous vivons depuis le mois de novembre (fin 2018). Un affrontement stérile qui ne débouchera que sur des illusions perdues, des suppliques restées lettre morte, des prières sourdes. La vie des hommes dans toutes ses contradictions, les aboiements réprimés par d’autres aboiements sans autre issue que le gâchis…
--
All we represent to them, man, is somebody who needs a haircut
Look me in the eyes and say it!
You little punk
Asshole!
Asshole!
Asshole!
Asshole!
Good morning, pigs
Good morning, fascists
Honkeys
Killers
Bigots
You fags
Pinkos
You creeps
You bastards
Fuzz
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NB : je dédicace ce morceau de bravoure (pas la chanson, le post), champion du soir dans la catégorie Inutile, à Doc qui trouverait sûrement tout ça fort peu séminal et à Felice Bauer que j’aime depuis plus longtemps que Loser Cop.
Les insignifiances, épisode du deuxième tiers du mois de mars 2019
Un chiffre (de fait, c’est un nombre mais, j’aime bien m’auto-enquiquiner) entendu en passant : l’an dernier, 1.5 milliards de « burgers » ont été servis en France !
Si je me fie à cette page (sur laquelle on peut télécharger un fichier de type classeur pour disposer des nombres à volonté, c’en est presque sexuellement excitant, vous ne trouvez pas ?), je retiens une population totale de 66 992 699 individus.
Je retire les enfants de moins de dix ans (Dieu, faites qu’il ne nourrissent pas leurs enfants avec cette merde !) qui sont au nombre de 7 002 374.
J’obtiens une population potentiellement consommatrice de « burger » égale à 66 992 699 - 7 002 374 = 59 990 325 individus (1).
Je divise 1.5 milliards par 59 990 325, j’obtiens le score de 25,0040319001439 que j’arrondis à 25, les puristes me pardonneront cet écart infime (2).
Les français à partir de l’âge de dix ans et jusqu’à celui de 70, ont consommé, en 2018 et en moyenne, 25 « burgers ».
Un poil plus de deux par mois = un par quinzaine. Ici, j’arrondis comme un chien, wouf wouf.
Et là, on aura remarqué que j’ai inclus les personnes de plus de 70 ans.
Les plus de 70 ans sont 16 667 814 en France (merci le classeur téléchargé).
Je prends 70 ans de façon arbitraire parce que je pense, de façon arbitraire, que ces gens-là ne mettent pas les pieds dans les MacBeurk ou les BeurkRoi de peur d’en mourir ou parce qu’on ne leur fournit pas de couverts. Mais il est possible que ce dégoût commence dix ans plus tôt, ne m’emmerdez pas, c’est arbitraire !
Donc !
Je retire (3) mes mamies et mes papies de 70 ans et plus : 59 990 325 - 16 667 814 = 43 322 511 individus.
Je reprends mon milliard et demi : 1 500 000 000 - 43 322 511 = 34,62403183416585. Là, je n’arrondis pas, ce serait impie !
Les français « en âge » de se rendre dans un établissement de malbouffe (c’est écrit sur le frontispice, en plus !) pour y ingurgiter au moins un « burger » l’ont fait en moyenne 34,62403183416585 fois en 2018 en France (on parie qu’ils ne parlaient que de métropole ?).
2.885 fois par mois (là, j’ai un peu arrondi, j’aime bien les formes) = 1,4425 par quinzaine, presque un par semaine.
De dix à 70 ans…
En France.
Du poison, au moins une fois par semaine.
Et nous savons tous que la cible privilégiée de ces établissements spécialisés en obésité et maladies corrélées est désignée par le mot « jeunes »…
Je ne veux pas connaître les statistiques si elles se réduisent d’autant, ça pourrait me ruiner ma soirée voire m’empêcher de dormir…
(1) Oui, je suis dingue, je pars du principe qu’il est possible d’ingurgiter un steak de viande d’origine inconnue entouré de pain blanc, d’une feuille de salade et d’une tranche de tomate blindées de pesticides, le tout aspergé de sauce malfaisante à partir de dix ans et jusqu’à 100, je suis dingue je vous dis !
(2) S’ils en décident autrement, je leur présente mes fesses.
(3) Je n’ai pas dit que je les flinguais !
Les insignifiances, épisode 8
Les albums à peu près connus que j’ai honte d’avoir possédés ou, pire, dont je ne me suis pas débarrassé (mais j’y bosse)…
Jagged Little Pill – Alanisette Maurice
Tout Black Crowes après le troisième
Instrument – Fugazi
Psychedelische Musique – The Hair and Skin Trading Company (bon, d’accord, c’est pas connu mais ça m’a tellement déçu…)
The Joshua Tree – U2
Le premier EP de Stupeflip. J’en suis resté stupeflipé pendant des jours !
Zenyatta Mondatta – The Police
A Momentary Lapse of Reason – Pink Floyd
Tutu – Miles Davis
Hot Rocks (compile) – Rolling stones (c’était pour être sûr que c’était chiant, je n’ai pas été déçu)
Sandinista – The Clash
Brothers In Arms – Dire Straits
Kat Onoma – Kat Onoma
99th Dream – Swervedriver
Washing Machine – Sonic Youth
Les (pas si) insignifiantes (que ça), épisode 1
Je change de titre, je me renouvelle et j’avale un café… ah non, je vous ai pas dit, j’arrête le café.
Et l’alcool.
Encore.
Bientôt.
Juste après les dernières bières.
Celles qui arrivent par la poste.
Les douze dernières.
D’une vie.
Je reprends du thé, donc, pour m’insurger.
Oui, je m’insurge, ça fait bien de s’insurger par les temps qui courent.
Alors, je m’insurge.
Mais jamais là où on me dit de faire.
Ce matin, je me suis insurgé devant la téloche.
C’est bien la téloche, ça permet d’oublier.
Tout.
-- où vais-je aller avec ces phrases orphelines ? --
La téloche me permet d’oublier qu’enfiler des chaussures à lacets peut être un casse-tête.
La mienne.
De tête.
Donc là, j’étais en train d’oublier que les lacets de mes pompes avaient décidé de m’ennuyer jusqu’à la racine des cheveux.
Que j’ai ras.
Les cheveux.
Et la téloche était allumée.
Cette phrase cache une réalité.
J’avais allumé la téloche.
Une téloche ne se met pas en marche toute seule, voyons !
Étant donné que, sur la TNT, le nombre de chaînes au contenu intéressant avoisine celui du nombre d’années pendant lesquelles j’ai pratiqué le jeu de balles au pied…
Putain, j’ai joué au foot, dans un club !
Rien que l’écrire, ça me fait fondre le moral.
… je me suis vite retrouvé sur une chaîne dite commerciale, c’est-à-dire qui propose des programmes de merde entre les publicités.
Avec du contenu putassier.
Sans cervelle.
Sans conscience.
Sans ambition autre que celle de faire de la monnaie en abrutissant un peu plus des masses d’idiots beuglants.
M6, en d’autres termes.
Et là, sous mes yeux vaguement embrumés par la teneur censurée-pour-cause-de-trucs-pas-racontables-à-cette-heure-du-jour-sur-un-réseau-social de mon réveil, de quoi que je m’aperçoit-il pas ?
Que je regarde une série de merde.
Des saynètes supposées conter le quotidien de couples supposés disparates (y’a même un personnage à la couleur de peau noire, c’est vous dire si ça bosse la diversité !).
Le tout supposé marrant.
Et là, sous mes yeux blabla… je vois… l’horreur, l’apocalypse, la fin de la civilisation, que dis-je, le baise-majesté !
Je vous raconte.
Un couple, donc – bèh oui, faut suivre – et peu importe lequel, manifestement invité à une réception un peu mondaine.
Le mec est « vieux », la fille « jeune, blonde et jolie » (ça bosse pas la diversité, là ?).
Ils sont rejoints par une sorte de caricature de patron… pardon, d’entrepreneur de type quinquagénaire, séduisant, plein aux as…
Plein aux as ?
Pourquoi pas plein aux huit de trèfle ?
OK, j’arrête.
… suivent de menus dialogues badins – traduire : écrits par un auteur de télé parisien, ah putain, c’est bon de rire ! – censés laisser le téléspectateur comprendre que la « jeune, blonde et jolie » fille est parfaitement au goût du rapace.
La fille s’en va au loin, récupérer un verre d’alcool ou une surjeteuse, je ne sais plus.
Elle s’éloigne.
Le « vieux » et le « waow, tiavu le requin en costard ? » restent seuls.
Le second ne sait pas que la fille est la conjointe du premier.
Quiproquo, l’autre terme pour dire « auteur moderne ».
Le second s’exprime donc :
« Waw, comme elle est bonne ».
« Tu l’as déjà tirée ? ».
« Elle pue le cul à dix kilomètres ».
Et autres « Je vais la déchirer ».
Le mec en costard, bave aux lèvres, trottine jusqu’à la blonde et il est remplacé par un crétin de son niveau, mais plus jeune.
Il est bien entendu que le conjoint est médusé.
Médusé mais tellement heureux d’avoir une « blonde, jeune et jolie » compagne qu’il ne sait que béer de surprise.
Le crétin numéro 2 s’exprime à son tour, sourire entendu de carnassier complice au coin des lèvres.
« Il va la défoncer »(1).
++
Bon, moi, j’habite le même pays que vous.
Dans ce pays, depuis des années et particulièrement ces dernières années, j’entends le gouvernement et ses représentants dirent partout que nous devons respecter les femmes parce qu’elles sont victimes de sexisme.
J’entends bien et je suis en accord parfait avec ça.
Mais, moi, je l’applique à ma vie.
Je ne laisse pas diffuser des messages pareils sur des chaînes de télé diffusées sur le réseau national et minimum et gratuit.
Il y a vraiment des personnes humaines qui travaillent au CSA ?
Quand va-t-on arrêter le flot de messages abjects officiels et payés par les contribuables ?
Pense-t-on réellement dans les hautes sphères de l’état que c’est de cette façon qu’on va inculquer le respect de la femme dans la tête et le cœur de tous les futurs mâles de France ?
(1) À part « Elle pue le cul à dix kilomètres », les expressions prêtées aux deux personnages puants ne sont probablement pas exactes, mais elles sont équivalentes à ce que j’ai entendu.
Une insignifiance en passant, épisode « in a galaxy far far away »
(parce que j’ai un livre-jeu à écrire, moi, bande de branleurs !) - NdA : c'est encore vrai à l'heure où je copie ces bêtises !
1992, je vais voir le nouveau film de Ferrara, au Mazarin, sur mes jambes. J’en reste sidéré à vie. Non pas pour Ferrara et ses nonnes abusées ou les blasphèmes faciles, provocation à deux balles. Non. Pour cette scène dans laquelle Keitel devient fou, sûrement défoncé (qui peut tourner avec Ferrara sans coke ?), probablement au beau milieu d’une quinte d’inspiration divine… et il en reste ces quelques minutes de démence mystique.
À moins qu’il s’agisse de vraie provocation ? « Where were you ? »
Où est-il, en effet…
Mais revenons à notre insignifiance du jour.
Ce matin, connecté que je suis à ma boîte pleine d'e-mails, je regarde un court-métrage d’animation et, emporté par la foule, je me fourvoie sur un site de réchauffement climatique qui me suggère d’écouter Ellipsis, l’album de remixes des chansons d’Evanescence, l’album prodigieux de Scorn, le duo de débiles à manettes, from Birmingham.
Et, comme à chaque fois, la réalisation de Bill Laswell me dessèche le gosier.
« Where were you ? » qui résonne pendant plus de quinze minutes
Et je vous laisse avec ça parce que j’aime bien faire mon mystérieux…
Débrouillez-vous avec ça et bonne journée :)
Insignifiances, épisode 0.3
Y a des trucs, on sait pas trop…
J’ai enfin vendu le Isn’t Anything des My Bloody Valentine. Le disque. Je veux dire le truc rond qui entre bien dans les lecteurs CD pour être lu par… pardon, j’oubliais que je suis d’un autre temps.
Putain, pourtant c’est bon d’avoir un ampli et un lecteur, ça permet d’apprécier la mus… pardon, j’oubliais que je suis d’un autre temps.
Donc, bref ! j’ai vendu Isn’t Anything. My Bloody Valentine.
Mais je n’ai rien à dire à propos de MBV. J’ai acheté ce disque il y a quatorze décennies, en occase, ça m’a sûrement coûté vingt francs… Et je l’ai écouté 0.3 fois. C’est-à-dire que deux chansons ont été suffisantes pour m’ennuyer, me faire regretter les vingt francs.
Rien ne passe avec MBV, pas une émotion, un mot, un sourcil qui se lève, rien. Juste des lignes vagues de guitare saturée. Et des voix fantomatiques. Et les inro-cul-tibles se pâmèrent ; un signe qui ne trompe pas.
L’intérêt du CD, de l’objet, c’est que, une fois que je l’aurais posté, il aura disparu. Alors que le mp3, lui, ne disparaît jamais puisqu’il n’a pas d’existence tangible.
Et ça va me soulager à un point…
Je remercie donc Jonathan qui m’a acheté ce disque-ci de m’avoir débarrassé de ce disque-ci. Ça m’a rappelé le soulagement qu’a ressenti Rambo quand il a extrait une balle de son bras avec un couteau à la lame aussi large que ma cuisse (je n'ai pas des cuisses de joueur de balle ovale mais, tout de même). Ça pique léger léger au début mais après on est mieux.
Là, je suis mieux, il n’y a plus de disque de MBV chez moi, je peux écouter mes Califone sans arrière-pensée…
P.S : en cherchant une image d'illustration, j'ai appris que les zozos s'étaient reformés depuis 2007 et avaient publié un album en 2013. Album plus insipide que les précédents. À quoi la reformation a-t-elle servi ?
Les insignifiances, épisode révolutionnaire
Ce post à la con dont tout le monde se balance – et c’est le but des insignifiances – n’est pas loin de s’adresser à Doc, le gazier qui n’a que deux mots à la bouche : « post-[mettre ici un terme qui peut s’appliquer à un courant musical] » et « séminal ».
Enfin, je vilipende, mais ce sont tout de même les deux mots qui reviennent le plus fréquemment dans sa bouche lorsqu’il entend parler musique. Et par musique, il est de bon ton de causer de bruit par ici ; la musique étant un art réservé aux gentilshommes, je n’en vois guère dans le coin…
Bref !
Ce post à la con et qui promet de ne se terminer qu’au crépuscule, concerne une chanson.
Revolution, de Spacemen 3.
Étant donné l’âge de Doc, c’est-à-dire bien un ou deux ans de PLUS que moi, et c’est déjà canonique(1), je n’irais pas jusqu’à lui piquer l’exégèse du titre qu’il ne manquera pas de faire ici, en commentaire. Non, je ne ferai pas ça. Il ne s’agit que d’insignifiances, je ne causerai donc que de ma pomme.
J’ai découvert Revolution, le titre – le concept, je l’ai découvert avant grâce à mes lectures post-adolescentes de Trotski – avec la reprise de Mudhoney.
Putain, c’était bon, damn’ it ! Encore meilleur que leur précédent When Tomorrow Hits, c’est dire.
Mais ce que je ne savais pas, c’est que les paroles diffèrent grandement des originales.
La preuve :
-- Spacemen 3 --
Well, I’m sick
I’m so sick
Of a lot of people
Trying to tell me
What I can’t
Or can’t do
With my life
And I’m tired
I’m so tired
Of a lot of people
In a lot of high places
Who don’t want
You
And me
To enjoy ourselves
Well I’m through with people
Who can’t get up their ass
To help themselves
Change this government
And better society
So hold on a second
I smell burnin’
And I see a change
Comin’
Round
The bend
And I suggest to you
That it takes
Just five seconds
Just five seconds
Of decision
To realize
That the time
Is right
To start thinkin’ about
A little
Revolution…
-- Mudhoney --
Alright.. Look out
I’m sick.. I’m so sick
Of getting sick everytime I lose my connections
I’m tired.. So tired
Of getting up in the morning, for that long uphill walk
To the methadone clinic
There’s gotta be an easier way
Hold on a second..
It’s burning
There’s a change coming
In my blackened spoon
And I suggest to you
That It takes 5 seconds.. Just 5 seconds
To put a morphine suppository
All the way inside
Brothers and Sisters
Do you know what I’m talking about?
Yeah..
I’m talking about a full on motherfucking Revolution
Alors que le duo des Spacemen 3…
[aparté]
Comme son nom ne l’indique qu’à petites doses, les Spacemen 3 était un groupe de deux, un duo dirait-on dans les hautes sphères du maniérisme. Deux têtes de nœuds sorties d’une école d’art qui établirent un standard, une sorte de Dogma du rock psychédélique. Les autres membres jouaient avec eux en studio ou sur scène, ou pas. Un duo, je vous dis-je.
[aparté dans l’aparté]
Sans Spacemen 3, pas de Loop et là, c’est un peu comme si je parlais de vie sans sexe ! IN-CON-CEI-VA-BLE ! Ou inconcevable, si vous préférez, perso j’ai un faible pour la VO de Princess Bride et plus généralement de tous les films non-francophones, mais surtout Princess Bride parce que, sans ça, on ne peut pas comprendre le « IN-CON-CEI-VA-BLE ! »
[/aparté dans l’aparté]
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… parlait de sa musique en ces termes : « Taking drugs to make music to take drugs to ».
Mark Arm(2) avait vu juste !
Voilà, c’est fini, ou presque, c’était pour vous éveiller à cet hymne shoegaze – précisément l’exact inverse de tout ce qui amène à une révolution – qui, je trouve à titre personnel et sans vouloir pérorer, grille le cerveau à coup sûr(4).
Je l’ai écouté bien des fois mais, j’ai pris soin de constituer un stock de cerveaux de rechange avant. 17.98 euros la tonne sur un site de vente par correspondance chinois.
Oh, et puis, si vous êtes désireux de parfaire vos connaissances de reprises des Spacemen 3…
(1) Te rends-tu compte que je ne connais pas ton âge ?!
(2) Marc Bras(3), chanteur de Mudhoney, voyons…
(3) Putain, est-ce que je m’appelle Christophe Jambe, moi ?
(4) C’est pour cette raison qu’on devrait la passer en boucle sur toutes les radios du monde, 24/7.
Les insignifiances, épisode 39 412
L’autre jour, une publicité sur l’écran me dit que « en moyenne, vous passerez 39 412 heures dans votre cuisine ».
Un truc pour vendre de la cuisine, bien sûr.
Posons le problème…
L’espérance de vie moyenne d’un français est de :
https://www.ined.fr/fr/tout-savoir-population/chiffres/france/mortalite-cause-deces/esperance-vie/
79,5 pour les hommes et 85,4 pour les femmes.
La saynète sur l’écran montre un homme, nous prendrons donc le chiffre correspondant aux testostéronés en compte. 79,5 que j’arrondis à l’infirme. À l’inférieur, pardon. 79 ans de vie en moyenne quand on est l’heureux possesseur d’une paire de testicules.
« Passer X heures dans votre cuisine » n’est pas limitatif, il ne peut s’agir que de cuisiner ou manger ou autre chose, tout est confondu dans ce nombre 39 412 heures.
79 années = 28 835 jours
Non, je n’ai pas compté les années bisexuelles.
Les hommes passent donc 39 412 heures dans leur cuisine en 28 835 jours de vie.
Édifions-nous :
28 835 jours en tout dont 39 412 heures en cuisine… cela fait 1,3668, etc.
1h20 en cuisine par jour sur une vie entière.
Une heure et vingt minutes !
Par jour.
Trois repas par jour.
En cuisine.
Pour y cuisiner, y manger, y faire l’amour sauvagement sur la table ou le cul sur la gazinière… J’en connais un parmi vous qui aurait dit « La tête dans le four » mais sa vie sexuelle ne nous regarde pas.
39 412, est supposé être conséquent (39 412 heures c’est 4.5 ans !) et inciter le consommateur à réfléchir à deux fois quand il choisit les éléments de sa cuisine…
Après calcul, on pourrait leur rétorquer qu’acheter une cuisine toute équipée pour faire un café sur une machine de merde le matin et jeter trois ou quatre assiettes dans un four micro-ondes deux fois par jour pour aller les vider devant la tévé, ce n’est pas exactement le signe d’une santé mentale bien nourrie ni d'un besoin de cuisine équipée.
C’est un peu comme acheter un carnet de tickets de bus chaque fois qu’on prend… le bus.
Installer trois piscines sur sa propriété sise sur une plage et être allergique à l’eau ?
Acheter un paquet de préservatif par jour à 90 ans ?
Et je ne parle que de cuisiner ou prendre les repas, pas le temps de se frictionner les parties sensibles ou faire une partie de rami avec mamy ou papy, ça rime aussi.
Et non, je ne doute pas que beaucoup déjeunent ou dînent à l’extérieur (les chiffres de la restauration ignominieuse et rapide sont éloquents), je me gausse simplement de cet élan de désespoir qui pousse un publicitaire à se mentir à lui-même… Comme tous les autres, finalement :) Oublions ce paragraphe, il me fait honte.
Et non, je ne pense pas que ce très court-métrage parle aux hommes uniquement. Ils ont probablement fait leurs calculs savants sur une moyenne d’âge et de zizi. De sexe, pardon.
Pour une femme, ce serait moins (forcément, en vivant plus longtemps…), or ce sont plus souvent les femmes qui cuisinent, on le sait depuis que la supériorité de la gonade sur la mamelle a été établie.
Mais bon, les savants calculs et moi, ça fait… 3, je retiens 1 plus 3,14, moins le double de la surface…
En tout cas, le pays de la gastronomie prend un bon coup dans le cul de sa tradition…
NB : en parlant de gastronomie, je viens(1) de manger une andouillette supposée « de tradition », censée produite par un artisan local, blabla.
Putain, s’il existe un charcutier qui fabrique une andouillette aussi insipide, je vote pour son émasculation immédiate !
Les industriels de la merde n’ont peur de rien…
(1) Il y a une heure et demie, donc.
Les insignifiances, épisode inculte
Depuis hier (avant-hier ?), j’entends ici et là mais surtout là ; par ici on ne prononce pas ce genre de mot ; des gugusses (quatre ans d’étude) commenter les paroles de cet homme politique qui ne s’habille pas chez les tailleurs italiens de la capitale. Cet homme politique a dit « Ce sont des barbares. Soyez prudents, parce qu’ils ne s’arrêtent plus maintenant » en parlant des forces de police qui matraquent les manifestants depuis des mois.
Et on réclame des excuses, et on fait son procès et les forces de l’ordre en question se sentent humiliées, etc.
Étant donné que le gazier à veste sans cravate a dit « Soyez prudents », il est légitime de penser qu’il faisait allusion à la quatrième acception du terme :
4. Cruel, inhumain ; qui montre une impitoyable férocité. Un conquérant barbare. Des soldats barbares. Par méton. Une coutume barbare. Un spectacle barbare. Subst. N’attendez d’eux aucune pitié, ce sont des barbares.
Est-ce une insulte de dire à quelqu’un qu’il est cruel ou inhumain ? Non, c’est une façon de l’édifier, lui faire prendre conscience de l’inadéquation de son comportement vis-à-vis de la morale, de la loi.
Et puis, il suffit de regarder quelques vidéos d’affrontement entre les mecs-à-gilets-jaunes et les mecs-à-casques-noirs depuis le mois de novembre 2018 pour s’apercevoir que les qualificatifs cruel et inhumain ne sont pas usurpés.
Comme nous sommes sur une agora égotiste, j’ajoute une anecdote malheureusement véridique.
Il y a… pfiouuu, j’avais 18 ou 19 ans, c’est vous dire si les téléphones avaient des cadrans rotatfs à l’époque. Il y a une bande d’années, donc, je fus pris la main dans le sac avec deux camarades de jeu débile en train de peinturlurer(1) la grille d’entrée de mon lycée.
Vers 2h du matin. Dans une des premières communes en France équipée de caméras de surveillance, c’est vous dire si nous étions naïfs.
Première constatation : nous fûmes tirés et poussés en direction du poste de police municipale sans ménagement, à la limite du coup de pied au cul. Bon, ça, passe encore, j’avais les cheveux très longs à l’époque, je veux bien croire qu’ils m’aient confondu avec une bête féroce voire une tarasque ou un yéti. Bête féroce c’est coup de pied au cul, direct, on est d’accord.
Poussés à grands coups de paume de la main dans l’épaule, nous fûmes… guidés dans une salle pleine de képis et d’uniformes. En passant, l’un d’entre eux se crut autorisé à traiter nos mères de femmes de petite vertu à rémunération directe. Bon, ça, passe encore, je veux bien croire que les mots aient dépassé la pensée de l’auteur de cette phrase, il n’est pas demandé de QI supérieur à celui de l’allume-cigare de 4L(2) pour devenir volaille municipale.
Ce que je ne pourrais retranscrire ni décrire ici, ce sont les regards et les paroles de haine que nous subîmes. Je ne vous parle pas de l’haleine fétide et des postillons du coq en chef qui m’intima en hurlant de lui procurer les clefs de mon véhicule avec laquelle nous étions arrivés en ville (comme dans la chanson ?) ; ce qui est intéressant, c’est que je lui répondis qu’un véhicule était le prolongement du domicile et que, donc, c’était une propriété privée (sous-entendu, il n’était pas autorisé à y pénétrer, chose qu’il projetait de faire, sûrement pour confisquer les explosifs que nous y avions habilement dissimulés). Bien mal m’en prit puisqu’il me colla une gifle qu’on peut qualifier de rageuse. Mes lunettes(3) volèrent sur plusieurs mètres et ma dignité en mille morceaux.
Oh, j’oubliais, depuis le début de l’interpellation, nous ne fûmes que tutoyés. Je tu il nous ils. Vous est en voyage d’affaires…
Nous fûmes convoqués le lendemain matin, il restait trois heures à tuer que nous passâmes dans un café pour y ingurgiter… des cafés. Convoqués pour être interrogés.
Vous avez déjà vu un flim policier d'engeance hollywoodien ? Bèh, pareil.
Les gars qui mâchent un chwing, qui tutoient les gens qu’ils voient pour la première fois, qui vous regardent comme si vous aviez les mots « J’ai grandi dans le Bronx, mofo ! » tatoués sur le front, etc.
Et puis le fameux… interrogatoire.
Les gars ont passé la matinée à tenter de nous faire avouer que nous étions ce gang de dangereux criminels qui peignaient des inscriptions à la bombe de peinture sur les murs de la ville depuis quelques années. En commençant par nous interroger séparément, comme Al et Pacino, pas dans la même pièce.
J’ai eu droit aux suppositions les plus méprisantes, les méthodes les plus risibles – le confrère qui fait irruption dans la salle en s’écriant « C’est bon, les autres ont avoué ! » – et les intimidations les plus terrifiantes : « tu sais ce que tu risques ? » (sans suite, comme si j’allais m’imaginer entre les murs d’Alcatraz jusqu’à la fin de mes jours).
Alors, oui, pour ma mère et pour cette gifle injustifiée, si ce n’est par une ancienne et vilaine frustration personnelle que j’attribuerais à l’incapacité chronique d’aimer voire de maintenir une érection au-delà de la première mi-temps des matchs, oui vous êtes des barbares, messieurs.
Pour les coups de matraque sur des gens désarmés et oppressés en 2018 et 2019, oui vous êtes des barbares, messieurs.
Et si, comme je l’ai dit à ce pauvre bougre qui essaya, en vain, de me faire sentir coupable d’avoir posé un peu de peinture sur une grille il y a pfiouuu… « Pourquoi tu(4) ne fais pas un boulot honnête plutôt que flic ? ».
(1) Un mot unique.
(2) Quelque chose me dit que ce modèle de caisse n’existe plus…
(3) Eh oui, je porte des binocles depuis pfiouuu, l’âge de 16 ans, c’est vous dire si les disques étaient en vinyle à l’époque.
(4) quand on me tutoie, je tutoie.