02 février 2021.
Ce matin, quelqu'un m'a appelé pour me dire « Christophe est mort ».
Bon.
Si je n'avais pas eu l'identité de mon interlocutrice sous le nez, si les circonstances n'avaient pas été ce qu'elles étaient, en clair si je n'avais pas su de qui elle parlait, j'aurais fait une blague à deux balles dont je suis coutumier.
Là, non.
Parce que je savais de qui elle parlait.
Parce que Christophe avait disparu des radars depuis sept jours.
Parce que Christophe était mal.
Malade. Enchaîné. Soufrant. Depuis longtemps.
Il s'était confié à moi. C'était mon ami. Un ami qu'on voit peu, avec qui on se répète qu'on va se faire une bouffe. Une bouffe qu'on ne se fait jamais. Parce qu'il était très occupé. Parce que je suis un con. Christophe, je t’aime. Je crois te l’avoir dit autrement qu’en ces termes mais j’aurais dû te le dire comme ça. Je suis navré. On se la fera cette bouffe, hein ? Un jour, là-haut. Et on boira de l’eau. On boira de l’eau.

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