J'ai tenu un fanzine de Rock pendant dix ans. Tout d'abord comme rédacteur en chef puis seul homme à tout faire puisque la vie et ses vicissitudes m'ont séparé des autres rédacteurs après seulement quatre numéros. Sous la plume de Calhoun Mooney, j'y étais bien plus à l'aise dans le dénigrement, la moquerie et la contradiction que dans l'indulgence. Rien n'a changé car tout était sincère, il faut dire que le milieu alternatif - je parle ici des vrais indépendants, pas des inrockuptibles ou des fins de catalogue de Major qui distillent leurs vidéo-clips estampillés indé sur la TNT, la nuit venue - ne regorge pas de pépites, comme ses acteurs le proclament à l'envi. Il était donc facile de pratiquer une scolie moqueuse. Néanmoins, le but n'a jamais été de rabaisser quiconque ni de blesser. Je n'ai jamais affirmé qu'une chose : mon opinion personnelle n'engage que moi. C'est bien à cela que je renvoie quiconque me lit. Tout ce qu'on peut trouver dans cette section, comme ailleurs sur ce site - sauf indication contraire - n'est que l'expression de mon opinion, mon ressenti, mes idées ; inutile de penser que je suis dans le faux, personne ne l'est à avancer des sentiments personnels. Les chroniques qui suivent ne font que refléter ce que je suis parce que quand j'argumente un choix esthétique, je parle de moi. J'ajoute une note très ancienne (2012) qui illustre bien mes positions sur le sujet :
On me dit parfois - plus particulièrement lorsque j'émets une opinion esthétique ; que je suis négatif ou même que je suis exigeant. La plupart du temps, il m'est reproché mes critiques (puisque c'est à cela que mes paroles sont réduites) et leur ton moqueur. Parce que je brocarde les industries et leurs productions spectaculaires qui ne me conviennent pas et que j'y vois une entreprise aussi mercantile que despotique (1). Exemple frappant de cet aveuglement : au retour du concert aux arènes de Nîmes du groupe Radiohead, je me suis entendu dire parce que je donnais mon avis, que je n'étais « pas capable de faire le dixième de ce qu'ils font ». Remarque parfaitement hilarante, sauf à considérer la virtuosité ou les moyens financiers comme des talents. La première est une compétence, la seconde une opportunité. Aucun des deux ne fait la passion, denrée indispensable au talent. Au-delà de l'argument vite dégonflé, je vois surtout la victime d'un système qui, jamais, ne cherche à voir plus loin que ce qu'on lui met sous le nez, principe même de la publicité. Une victime qui, non seulement est inconsciemment convaincue que ce qui se voit, fait du bruit, de l'argent et réunit beaucoup de monde, mérite d'être vu, lu, entendu. C'en est devenu l'argument de tous les marchands d'illusions des chaines hertziennes à qui on reproche leur démagogie, pour faire court. « Bon sang, mais dire que je présente des émissions de merde, c'est dire que les X millions de téléspectateurs de cette même émission sont des cons qui aiment la merde ! » Ce à quoi je réponds « Oui, bien sûr » (voir ailleurs sur le site).

(1) Despotique parce que dotée d'un arsenal de méthodes insidieuses dont l'efficacité n'est plus à démontrer.

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