Mad Max. Gros morceau.
Machine à spectacle implacable, film politique, écolo, féministe ?
Finalement, comme pour beaucoup de métrages, spécialement les grosses productions gavées d’argent, il s’agit de partir du point de vue du spectateur. Pas du réalisateur, tant il est évident que leur parole ne vaut rien face aux enjeux financiers californiens.
Alors, qu’attendre de Fury Road quand on s’apprête à visionner ce film ? Seulement un film d’action ou un film d’action qui pense ? Tout le moins qui s’exprime.
De fait, depuis le premier film (1979) on peut désormais se repaître de violence licite avec Mad Max ! Violence mise en scène pour plaire, violence qui exhorte les bas instincts des spectateurs, les caresse dans le sens d’une certaine testostérone, celle qui fait nos sociétés phallocrates.
Fury Road, Féministe ?
Enfoncer des portes ouvertes avec des clichés n’a jamais élevé un discours et Mad Max tient un discours cliché. Femmes fortes, qui prennent la place des hommes, les surclassent et qui, seules, portent la vie et l’espoir. Les hommes ne sont que violence, les femmes symbolisent la vie la et raison. Waow ! la dernière fois que j’ai assisté à un spectacle aussi binaire, je lisais la profession de foi d’un homme politique. La seule différence est toute entière présente dans la véracité du premier sermon.
Fury Road, politique ?
Faire l’apologie de la violence en l’élevant au rang de spectacle n’a rien d’une charge pacifique ou politique, au mieux c’est un constat opportuniste de la connerie des Hommes, parce que, oui, Mad Max est devenu le spectacle vivant de la violence extrême. Une violence mise en scène comme un spectacle divertissant, avec musique metal qui fait peur aux mères de famille, les protagonistes embarquent une guitare et des percussions ! Les mâles sont tous gavés de stéroïdes et de testostérone, la caricature est à son comble. Mais les accidentés sont dissimulés, les seuls moments où le spectateur peut voir du sang sont ceux où les méchants dégustent. Contradiction dictée par les studios : on annonce de la violence crue et on plie l’échine pour faire plus d’entrées… familiales. L’honneur est sauf, le portefeuille bombé.
Fury Road, cinéma ?
Déjà, il faut un paquet de suspension de crédulité pour croire en un univers et un film pareils, irréaliste au possible, impossible dans ses détails scientifiques et (éco)logiques.
Fury Road est comme du green washing cinématographique : on se dit concerné, engagé et on creuse le sillon d’hollywood, machine à planter du machisme dans toutes les consciences.
Il n’y a pas d’acteurs dans Fury Road, seulement des grimaces, des éructations et des regards de carpe qui pointent le vide. De surcroît, pour je-ne-sais quelle raison (sûrement un producteur), Miller s’est senti obligé d’infliger aux spectateurs deux ou trois scènes d’une épaisseur pachydermique et d’un intérêt plus que relatif, ce qui ajoute à l’absurde du jeu des acteurs.
Alors, non, Miller n’a jamais augmenté son Mad Max de 1979 que dans sa dimension spectaculaire. Le prochain, prévu pour 2024, sera une nouvelle apologie de la violence de par cette dimension-là. Rien d’autre, puisque même Charlize Theron ne fait plus que jouer les stars, c’est-à-dire parodier son personnage qui est déjà une caricature…
Une franchise rentable, donc.

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