Bon. Monsieur Gilles Paquet-Brenner, parisien expatrié en californie a réalisé un film, adapté d’un roman policier. Film sorti en 2015. Le générique de fin nous apprend que Charlize Theron, l’actrice qui tient le rôle principal, est co-productrice du film ; citée en premier lieu, il y a fort à parier que ce soit la principale source d’investissement de l’entreprise. Ce n’est sûrement pas une coïncidence si elle occupe, seule, l’espace de la majorité des affiches du film. Affiches qui précisent bien qu'il s'agit de l'adaptation d'un roman de l'auteur de Gone Girl, déjà un succès de Gillian Flynn et David Fincher, comme ça les bonnes badernes achètent leur ticket les yeux fermés…
Comme convenu, le résultat est plat : on suit l’enquête de Liddy-Charlize, unique rescapée d’un massacre familial perpétré trente ans plus tôt dont l’accusé croupit toujours en prison. Ladite enquête est menée en parallèle d’analepses tournées comme les séquences du présent. Plat.
Évidemment, le coupable n’est pas celui qu’on attend, tout est bien caché jusqu’à la fin du film (sans que ça ne constitue l’argument principal du métrage) et tout finit aussi bien que possible, rédemption, guérison et justice respectées.
Gilles Paquet-Brenner filme bien là où on lui dit de faire (digne de devenir familier de netflix) et Charlize campe un personnage aussi étrangement mono-syllabique que celui qu’elle tient dans… Fury Road, un comble !
Reste un film plat donc, qui n'a d'autre ambition qu'enrichir ses créateurs et qui n’a aucun intérêt puisqu’il n’est qu’une mise en images docile et ordinaire d’un texte préexistant. Je vois deux avantages, et pas des moindres, à se passer de fabriquer des films pareils : 1. l’imagination redeviendrait une activité fréquentée par les êtres humains puisque lire suppose une mise en images mentale personnelle 2. l’impact criminel sur l’environnement serait amoindri.
Seulement, voilà, comme l’a si bien démontré Raoul Peck, le capitalisme a gagné, lui et son idéologie qui laisse croire que tout est dans l’enrichissement financier, l’avidité et le paraître :  Monsieur Gilles Paquet-Brenner, Gillian Flynn et Charlize Theron possèdent sûrement de belles maisons sur les hauteurs de beverly hills avec vue imprenable, plusieurs grosses automobiles, piscine olympique et tout le confort moderne ; ils sont adulés, sont l’objet d’une forme de fétichisation moderne et doivent raconter leur vie dans les moindres détails insignifiants dans les gazettes modernes que diffusent… les téléphones.
Ainsi va l’extinction de l’humanité.
Un film plat mais pas sans conséquences…

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