L’autre soir, pris d’un élan de nostalgie farfelu, j’ai filé chez Vidéo Futur pour louer la cassette de Wolfen.
Adapté d'un roman de Whitley Strieber, dont il faut dire qu’il a également écrit The Hunger – lui-même adapté par Tony Scott de la famille anglaise exilée aux us of a pour cause de gros besoins en liquidités – film qui met Catherine Deneuve en vedette pour une interprétation, hélas, aussi éteinte qu’une allumette dans un aquarium – ce film est exemplaire de la décennie durant laquelle il a été produit.
Wolfen n’est pas qu’un petit film (seulement) destiné à faire frissonner des adolescents assujettis au maïs soufflé et au pelotage sur canapé. L’intrigue est prétexte à dénoncer les mœurs prédatrices et destructrices d’une société rationnelle et dite avancée ; celle qui a exterminé des milliers de loups et des millions d’indiens pour installer sa domination ; celle qui dévore.
Michael Wadleigh n’a pas réalisé grand-chose dans sa vie, si ce n’est un film sur Woodstock qui fait figure de référence. Le discours de Wolfen n’est peut-être pas si surprenant dans sa bouche.
Autres temps, autres mœurs, la réalisation de Wolfen est factuelle, elle plante le récit dans notre réalité, ce qui accroît son réalisme et rend l’arrivée du postulat pseudo-fantastique plus surprenant.
Les couleurs sont vraies, pas retouchées, les rues sont réelles, on est à new york, pas dans des studios ou des décors couverts de bleu…
Du côté des personnages, les fêlures sont là, pas montées en épingle, outrancières, on ne jurerait pas regarder un film sur le moule netflix, comme si ce dernier petit tour de magie suffisait à donner du corps à un film…
Ceci dit, s’il y a bien quelque chose qui n’a pas changé depuis ce film, c’est l’apologie du système par le biais de la suggestion (on y mange comme des porcs des assiettes pleines – l’avidité et la surconsommation pour justifier la surproduction) ou du discours direct (tout ce qui s’oppose au système est dégénéré). Michael n’est, après tout, que le produit d’une culture idéologiquement auto-justifiée…

Joomla template by a4joomla