|| Écritures ||
J’espère ici parvenir à exprimer toutes les émotions que me procure l’écriture, les écritures, celles de mon quotidien. Parce que c’est bien de cela qu’il s’agit, même si cette section servira de bloc-notes, de memento à mes activités de scribouillard, lesquelles sont bien discrètes. Tiens, je vais commencer par faire un point :
2022, avec un peu de 2021 et de 2023 dedans
Reprise de l’écriture d’un scénario Défis Fantastiques pour Scriptarium dès la mi-septembre 2021, avec pour objectif de le proposer avant la fin 2021.
Comme tout s’est déroulé de façon inattendue, je suis encore ce soir, 07 avril 2022, dans l’attente de réponses à des questions primordiales de format (nombre de signes, etc.). Le scénario est écrit, il se présente sous la forme d’un gros morceau autour duquel j’attends de greffer (ou pas) des parties déjà écrites. Un vrai supplice quand on sait que j’ai le plus grand mal, quand il ne s’agit pas d’incapacité, à mener plusieurs projets de front. Je devrais recevoir les réponses le 05 avril. Comme nous sommes le 07, j’essaye de réduire ma consommation de caféine…
Néanmoins, je m’astreins à reprendre le texte du tome III des Pérégrinations Oniriques que je pense présenter aux relecteurs avant l’été. Selon la tournure des relectures, je pourrai reprendre la co-écriture d’un Livre dont vous êtes le Héros dont la nature est destinée à rester secrète. Tout ça nous mènera, au mieux, au début de l’année 2023. C’est là que les choses se compliqueront puisque je devrai, à la fois co-écrire une campagne pour Défis Fantastiques, entamer le travail d’écriture d’une bande-dessinée et déménager pour échapper à la mort qui me tend les bras dans l’appartement que j’occupe depuis août 2013. Appartement dont je parle ailleurs sur le site, source de tant de malheurs que je préfère laisser cette phrase en suspens.
Le carnet de commandes est plein, yapuka !
Prix Pépin 2021 sans moi
Bonté divine ! Il y a quelques jours (premier trimestre 2021, je crois), je me suis souvenu que j’avais participé au Prix Pépin. Pas un mot des organisateurs depuis l’accusé de réception du texte. Le palmarès révèle de jolis textes mais, pas le mien. À supposer qu’il fût joli.
J’aurai ma revanche !
Blague à part, il faut dire que l'exercice est plus ardu qu'il en a l'air. Exprimer nécessite du temps et de l'espace et 300 signes, c'est peu, très peu.
Au-delà Du Dragon – mars 2019
16 mars 2019, je participe à la convention de jeu de rôle de Montpellier appelée Au-delà Du Dragon (organisé par Le Manoir du Crime) ADD en abrégé. Cela en compagnie de Yaz, président de Scriptarium, l’homme aux huit bras ; de Rolland Barthélémy, illustrateur, et de Valentin, fiston de l’hydre (pas la créature mythologique, le polype) précédemment nommée. Un grand absent, Jidus, chef de projet de la réédition de Rêve de Dragon et illustrateur de talent aussi. Je précise, car j’oubliai une ligne plus haut d’ajouter que Rolland est talentueux.
Ce fut très agréable.
Je passe ici les péripéties sur autoroute ; je reste pantois chaque fois que je prends le volant de ma poubelle. Qui n’a jamais roulé plus d’une heure sur les routes de France ne connaît rien à la noirceur de l’âme humaine ! C’est à croire que la connerie s’y exprime comme nulle part ailleurs, que c’est son terrain de jeu favori.
Je passe ici les péripéties ayant trait à l’accessibilité, ou plutôt l’absence d’accessibilité de l’endroit (salle Pagezy, au fonctionnement hérétique) et des alentours, bref, de quoi rendre fou un infirme qui ne sait pas la fermer (c’est moi). Quand je pense que Montpellier est une ville de 300 000 habitants, plutôt jeune, qui s’enorgueillit de ses universités et de sa jeunesse…
Ce fut donc très agréable, à l’intérieur et une fois attablés avec les personnes ci-dessus citées.
Même si l’endroit était bruyant ; comme souvent lorsqu’on réunit des dizaines et des dizaines d’individus dans 1000 mètres, carrés (à vue de nez) dont certains sont autour des tables pour pratiquer l’activité ludique et orale qu’est le jeu de rôle, d’autres sont là pour présenter leurs créations et leurs produits et que d’autres encore rencontrent ces derniers pour en apprendre plus sur ces créations et ces produits ; l’ambiance était bon enfant.
J’ai pu dédicacer une poignée de livres-jeu, Bal Au Pont et Dîner De Conque, Rolland a régalé les visiteurs avec ses dessins-dédicaces et Yaz a fait tout le reste. C'est fou comme ce garçon est multi-tâches...
La nouvelle mouture de Rêve de Dragon fait pétiller les yeux et j’ai eu le plaisir de détailler le jeu à un rôliste débutant. Même s’il n’y a pas une chance sur un million qu’il lise ces mots un jour dans l’intégralité de ses incarnations, j’aimerais simplement me dire qu’il a pu découvrir ce jeu et l’apprécier comme je pense qu’il le mérite.
[Ceci était un aparté du ministère du temps vide]
Allez, je retourne au troisième tome des Pérégrinations Oniriques…
Des photos sur la page XXX Scriptarium.
Appel à textes Malpertuis IX (2018)
J’ai appris l’existence des éditions Malpertuis il y a quelques années, de façon fortuite. Je suivais alors la publication du jeu de rôle Sombre, édité par un garçon appelé Johan Scipion, et je trouvais son écriture parfaitement adéquate avec le thème de son jeu. J’ai donc voulu en savoir plus et, un clic en entraînant un autre, j’ai trouvé son nom au sommaire d’une anthologie des éditions Malpertuis. Comme ma curiosité ne connait pas de limite, j’ai visité le site et j’ai décidé de participer à l’appel à textes… pour Malpertuis V, si mes souvenirs sont bons. Mon texte n’était, malheureusement, pas assez travaillé et j’étais sur le point de déménager, cela n’a pas abouti.
J’ai pris ce concours de circonstances pour un échec et je suis revenu à la charge en 2017 ; aux alentours de septembre, un mois après un séjour à l’hôpital.
L’idée de cette nouvelle est très ancienne. Je ne saurais dire à quand elle remonte mais je dirais une dizaine d’années. Après bien des malentendus et des attentes, au printemps 2018, Thomas Bauduret refuse ma nouvelle pour un motif que je comprends très bien (sujet galvaudé et chute qui arrive de façon trop soudaine)… alors qu’il en connaissait le sujet depuis des mois.
Las ! Je pense la travailler et la proposer ailleurs.
Appel à textes Sombres Rets - Animaux Fabuleux (2017)
Quand j'ai pris la décision de tenter ma chance pour cet appel à textes-ci, ce fut, tout d'abord, parce que j'ai beaucoup de sympathie pour Élodie et Cyril et que la perspective de travailler avec eux est toujours intéressante. Et puis parce que le thème ne m'inspirait rien d'original, de prime abord. J'ai pensé immédiatement au dragon, bestiole très riche en évocations ; difficile de faire plus cliché. Toutes mes errances me ramenaient à du déjà-vu. J'ai relu la définition du terme fabuleux et j'ai suivi les termes que j'y ai lu, un peu comme on erre sur la toile, d'un mot-clef à un autre, en s'éloignant de plus en plus du sujet originel. Une fois en compagnie du mot fable et de ses définitions, je me suis engouffré dans la brèche. Et quel meilleur ambassadeur de la fable que l’animal que j’ai choisi ?
Pour accompagner un tel animal, il me fallait un pygmalion crédible, invraisemblable en l’occurrence… Or, je suis né et j’habite dans le sud où les gens sont connus pour leur légèreté.
Ah, j’adore ces phrases et ces détours qui ne livrent aucune information et qui laissent le mystère aussi épais qu’à l’aube des temps ! Vous aurez compris qu’il vous suffit de lire la nouvelle pour dissiper les brumes.
Après ces atermoiements liminaires, l’écriture est venue facilement et rapidement. Le présent de l’indicatif s’est, une nouvelle fois, imposé et l’histoire a coulé, rapide, parce que je voulais à tout prix m’épargner un récit sérieux. Et, comme j’ai situé l’action dans le sud de la France, je me suis amusé avec les protagonistes de cette fable sanglante.
Je pose ça là…
Je pose ça ici pour l’anecdote : la semaine dernière ou peut-être était-ce avant, en tout cas c’est en septembre 2020, j’ai participé au concours de nouvelles du Prix Pépin dont je connais l’existence depuis belle lurette – depuis que Pierre de la revue Galaxies l’organise – et je me suis bien amusé. Ça n’a pas duré, forcément, moins de 300 signes, c’est moins d’espace qu’il en faut pour dire bonjour dans le Sud. J’en ai profité pour jeter un œil aux textes lauréats des précédentes années, c’est succulent !
Appel à textes Sombres Rets - Étranges Voyages (2014)
Il m'est difficile de parler de ce texte parce que, dans la symbolique, dans mon esprit et dans l'histoire de ma vie, il reste comme la cristallisation d'un échec, l'ultime artefact d'un dissentiment. Le dernier, le plus pénible, celui qui raye une vie de la carte.
J'ai écrit cette nouvelle pour affirmer mes sentiments à la femme que j'aimais. Grâce à ce texte, entre autres choses, j'ai acquis la certitude qu'elle ne m'aimait plus (à supposer qu'elle en ait été capable au sens où je l'entends), ce qui s'est avéré véridique assez vite en dépit de son incapacité à l'exprimer. Elle n'a jamais lu cette nouvelle, n'a même pas pris le temps de feindre de l'intérêt pour ces mots. Rien n'est plus cruel que l'amour à sens unique et les trois mots qui lui dédient le texte en introduction ne sont plus que des traces de cette cruauté.
Mais nous sommes là pour parler d'écriture, n'est-ce pas ?
Certes, mais comment écrire sans être soi-même ? Même les grands auteurs de l'imaginaire comme Jack Vance ne peuvent échapper à leur réalité. Celle du vécu, des sensations, des émotions ou de la psyché.
Mais nous ne sommes pas là pour parler psychiatrie, n'est-ce pas ?
Je refuse l'obstacle, bien sûr, c'est trop difficile.
Je tenterai d'y revenir mais sachez que ce texte est presque autobiographique, si vous jetez un oeil à l'anthologie, il ouvre le recueil, vous pourrez aisément vous en convaincre…
Appel à textes Sombres Rets - Le Monde de la nuit (2013)
La Chaise, mon texte retenu pour cette anthologie, est, là encore, un vieux texte. Ou plutôt une vieille idée qui m'est insidieusement monté à l'esprit un soir que j'étais attablé à la terrasse d'un café d'Aix-en-Provence. Sur le fauteuil électrique qui me permettait de m'affranchir de la quasi-impossibilité de garer une voiture sur une place réservée dans le centre-ville de cette municipalité, je me souviens m'être demandé ce que les gens que j'avais sous les yeux pouvaient cacher. S'il est vrai qu'on a tous quelque chose à cacher, la teneur de ces secrets peut aller du pêché véniel au délit et, pourquoi pas, au crime, à l'atrocité. Il n'y a pas de stigmate pour trahir nos actes passés les plus répréhensibles ; les infidélités, les trahisons ou les incivilités ne se lisent pas sur le visage de ceux qui les commettent, pas plus que les criminels ne sont marqués à vie pour ce qu'ils ont fait. On peut parfaitement « Donner le bon Dieu en confession » à un monstre. Partant de cette évidence, après avoir décidé de participer à l'appel à textes, je me suis mis à écrire et tout est venu de façon très fluide. Je crois que j'ai envoyé le texte relu une semaine après avoir débuté la rédaction. Il est, certes, court, mais c'est surtout la confiance qui m'a guidé que je retiens de ces quelques jours. Je savais que j'étais très à l'aise avec l'écriture rapide au présent de l'indicatif avec tout ce que ça représente de spontanéité, mais la rédaction de ce texte m'a montré que je pouvais construire sans plan, sans grille préalable. Le texte tel qu'on peut le lire dans l'ouvrage est presque tel qu'il est apparu sur mon écran en première intention, à quelques détails et coquilles près. Presque sans retouches.
J'ai beau être satisfait du résultat, j'ai été surpris en lisant une chronique sur un blog. La personne reprochait au texte de se terminer de façon trop abrupte et regrettait de ne pas avoir plus de renseignements sur les personnages et le « mystère » les entourant. Encore une fois, la difficulté de la transmission ?
Appel à textes Sombres Rets / Netscripteurs - En Attendant l'Apocalypse (2012)
Oh Merde ! fut mon premier texte publié par un éditeur, en d'autres termes ailleurs que dans un fanzine.
La rencontre d'Isabelle, qui était à la tête des (feu) Éditions Netscripteurs, en fut le déclencheur. Cela se passa lors du salon Autres Mondes de Lambesc (13), entre 2010 et 2012.
Après l'avoir interviewée, elle et Sofee L Grey, à mon domicile pour l'ancienne version de mon site, j'ai décidé de tenter ma chance. J'étais alors dépourvu de la moindre confiance en ce que je pouvais produire à l'écrit dans le domaine de l'imaginaire(1).
J'ai mis onze jours à écrire ce texte. J'avais, pour l'occasion, pris congé de tout et m'étais enfermé dans les cinquante mètres carrés de mon appartement aixois. Je ne savais pas où j'allais, je voulais me mettre à l'épreuve. J'ai commencé par faire des recherches internet avec, pour point de départ, les idées soulevées dans un documentaire que j'avais vu quelques jours auparavant sur une chaîne de télévision qui ne fait pas de vent. La période s'y prêtait, partout les commentaires allaient bon train au sujet de la fameuse fin du monde Inca supposée avoir lieu dans l'année.
Mais, de recherche internet en documentaire, de commentaire radio en éditorial écrit, tout m'est apparu d'un mysticisme abscons et… ridicule. Alors, je me suis jeté sur mon ordinateur pour en prendre le contrepied à l'aide de recherches sur les survivalistes. J'ai trouvé des informations proprement hallucinantes sur ces gens qui préparent l'arrivée de l'apocalypse dans le but d'y survivre coûte que coûte. Une chose m'a surpris… Une surprise toute rhétorique puisque de surprise il n'y eut pas, bien au contraire. Rien ne m'a donc surpris lorsque j'ai lu à longueur de pages web, que des milliers de personnes se préparaient… à vivre dans le monde de Mad Max 2, s'armant jusqu'aux dents.
Une fois encore, je me retrouvais à penser que les gens sont bien conditionnés. D'autant que, quand je mentionne les survivalistes sur la toile, il faut savoir que ce sont principalement des américons dont je parle. Donc des gens qui, regroupés en démocratie, ont un amendement qui permet le port d'arme (leur bêtise fait le reste). Comme au far west, comme dans les films hollywoodiens, comme dans la publicité, etc.
Fou que j'étais, et que je suis, de penser que l'Homme, cette magnifique machine douée d'intelligence, pourrait trouver des ressources dignes de sa propre mythologie pour surmonter la destruction de son environnement. Oubliée la signification du mot apocalypse, sa symbolique, voire… l'espoir qu'il porte !
Je n'ai vu là qu'une forme de folie et, malheureusement, elle n'était pas douce. J'ai donc cherché une façon de la retranscrire à travers un personnage et une expérience singuliers.
Et je ne sais pour quelle raison, si ce n'est l'inexpérience ou la naïveté (encore ?), j'ai créé un malentendu, un quiproquo qui a laissé entendre aux lecteurs que le dénouement de mon texte était… autre chose que ce que j'avais en tête. Je n'arrive toujours pas à me consoler de savoir que la chute en question a fait sourire quelques personnes.
Cela étant, cette bévue et la confusion qui en a découlé ont été formatrices.
(1) Aujourd'hui, je n'ai pas plus confiance, j'écris sans rien attendre.