|| Insignifiances ||
Lors de mon ultime passage sur l’ancêtre des agrégateurs de désespoirs appelés « réseaux sociaux », j’ai posté le résultat bavard de quelques élucubrations que j’ai réunies sous le titre d’Insignifiances. Elles portaient bien leur nom mais, comme il s’est agi de récréations et qu’elles sont loin d’être dépourvues de sens à mes yeux, les voilà à nouveau regroupées pour le plus grand plaisir de…
J’ai modifié quelques passages lorsque le texte était trop explicitement destiné à ma liste de contacts.
L’ordre dans lequel je les copie ici est sujet à caution, je compte sur l’incurie de l’univers à mon endroit pour que ce foutoir passe inaperçu.
Ladies and gentlemen, here are the Insignifiances !
Minuscule anecdote
Une anecdote.
Je ne sais pas trop où la mettre alors je la mets ici puisque toute anecdote est insignifiante: Ce soir, en cherchant de la place sur une étagère pour ranger le numéro de la revue Galaxies, j’ai retrouvé un petit livre de la série Minuscule et j’ai repensé à Marlène.
Marlène, qui existe toujours, la preuve en chair et en lien. Et je réalise que j’eusse pu la déposer (l’anecdote) dans les Affidés.
Trop tard !
Courbet et les testicules
Je lis ici et là qu’un certain Courbet aurait défini l’origine du monde.
Les astrophysiciens du monde entier ne s’offusquent pas, ils savent le peu de formation scolaire qui, caractérisât l’olibrius ; je cite la biographie de l’individu : « négligeant donc ses études classiques », « de moins en moins assidu aux études classiques », « les résultats médiocres […] en mathématiques ». Bref ! un cancre.
Ce mépris pour la connaissance scientifique est peut-être la raison pour laquelle le petit Courbet confond réceptacle et pourvoyeur.
Car, oui, à l’instar du nid qui reçoit les œufs, du réfrigérateur qui garde les bières à une température impropre à leur consommation, de l’hôpital qui tient le peuple soufrant à l’écart des bourgeois bien-portants, ou encore des frontières qui tiennent les pouilleux migrants en respect, la trousse à crayons dépeinte par Courbet n’est qu’un réceptacle, pas le pourvoyeur (donc l’origine) du monde !
Ce sont bien les œufs qui donnent la vie (pas le nid), les bières qui procurent l’ivresse (pas le frigo), le peuple qui dérange la bourgeoisie (pas les hôpitaux) et les migrants qui font chier (pas les frontières) !
L’origine du monde est ailleurs, dans les pourvoyeurs de vie que sont… les lobules testiculaires ! (voir schéma)
« Lobule testiculaire.
Anatomiquement, un lobule est un petit lobe ou une subdivision d’un lobe. Physiologiquement, c’est un regroupement d’éléments, d’acini, ou d’unités d’un organe, comme on en trouve dans le foie, le thymus, le poumon, le rein, le testicule, le pancréas. Dans le cervelet, le lobule central est la partie supérieure du vermis médian, lequel est situé entre les deux hémisphères (ou lobes) cérébelleux.
La lobulisation est un phénomène qui touche un tissu ou un organe, le faisant passer d’un état homogène à un état lobulé. » – © G. Dolisi
Un artiste osera-t-il enfin s’exprimer sur ce sujet épinœud ? (non, il n’y a pas de faute)
Quelle conclusion devons-nous tirer de cette magistrale démonstration ?
1. Que M. Courbet Gustave voulait simplement faire son intéressant et s’attirer les bonnes grâces des femmes à des fins copulatoires,
2. Nous pouvons noter qu’il est plus élégant de dire désormais « S’en battre les lobules ».
Merci, bonsoir,
Inbadreams
Épidémie à la rentrée, Noël au frais
Putain, je suis vénère !
Ce matin, je m’éveille, je ne bouscule personne puisque ma meuf est en vadrouille.
« Ma meuf est en vadrouille », quelle élégance ! On dirait du Titeuf.
Je m’éveille, je fais mes trucs et je tombe sur une annonce du gouvernement. On TV, oui parce que je suis assez con pour avoir une TV dans la chambre. Mais ça c’est parce que y’a pas la place ailleurs. Vous voulez vraiment qu’on parle de la politique de logement de l’infirme dans notre belle république ? Mais je suis con quand même, n’en doutons pas. Une annonce du gouvernement (un spot comme c’est quy disent dedans la téloche) pour prévenir la population sur les risques de contamination au Covid. On y voit le même personnage, un adolescent, qui croise des gens, qui les enlace, des gens qui se serrent la main, se font la bise, etc. « La vie, quoi », comme l’écrirait Beigbeder avec sa verve inimitable.
Puis, l’adolescent fête l’anniversaire de sa grand-mère en famille, il la touche…
Non, il ne la touche pas comme dans vos rêves les plus fous, il lui pose la main sur l’épaule, s’approche d’elle, l’embrasse, « tout çaaaa, quoi » ( comme l’écrirait Beigbeder avec sa verve inimitable), tiavu cousin (comme l’écrirait Kevin des Anges de son stylo bille bleu).
L’adolescent touche mamie, donc. Mais tout le monde touche mamie. Dans le spot, hein !
Tout le monde fait la fête autour de mamie en quelque sorte.
Tout le monde l’embrasse, ils font une photo de groupe, tout le monde touche tout le monde, etc.
Vous avez compris le tableau.
Même si un tableau ne peut se comprendre, « il se ressent » (comme l’écrirait un peintre maudit ou parisien).
Et, soudain, c’est-à-dire séquence suivante, la mamie est à l’hostopital, en urgences apparemment, deux soignants courent à son chevet, le premier dit « elle désature » puis « on la met à 100% d’oxygène ». On comprend bien que y’a un truc qui cloque, hein parce que « désaturer », ça n’a pas l’air d’être très amusant.
Putain, mamie est au plus mal, elle est à l’hôpital, donnez-lui du… vite, un nom de médicament qui se termine en -al !
Et là, tout ce qu’il ne faut pas faire : la dernière phrase d’un soignant (elle est même sous-titrée, on peut l’entendre pour ceux qui entendent et la lire pour ceux qui n’entendent pas) est : « Ça va aller » !
« Ça va aller ». Je pose ça là et je me casse. Putain, alors qu’il est urgent de faire comprendre à des tas de diminués de la conscience et du rachis qu’ils doivent arrêter les contacts et porter un masque pour encore un an – c’est-à-dire 1/80° de leur vie = 1. 25% de leur existence, si je ne m’abuse, on leur demande pas de se couper un bras ou les testicules(1) – ils se sont sentis obligés de terminer leur vidéo – qui ne sert à rien de toute façon, pas plus que leur conneries sur « la drogue qu’est de la merde » ou le port de la ceinture au volant, mais ce n’est pas le sujet, je parle d’intention, pas de résultats – ils se sont sentis obligés de terminer leur vidéo en plaçant dans la bouche d’un soignant un certain « Ça va aller » !
Sans dec ?
Mais…
Mais si « Ça va aller », pourquoi commencer par sensibiliser la population sur un danger ?
La réalité est tout autre : des personnes âgées crèvent à cause de ce virus qui leur fait payer leur âge avancé.
Crever : Fam. En parlant des animaux, des plantes. Mourir. Grâce au poison, tous les rats ont crevé ou sont crevés. Un chat crevé, un oiseau crevé. C’est une médecine à faire crever un cheval. Le froid a fait crever les mimosas. Par ext. En parlant des êtres humains. On l’a laissé crever comme un chien. Dût-il en crever de dépit, je ferai ce que j’ai résolu. Par exag. Crever de soif, crever de faim ou crever la faim, avoir une soif, une faim très vive. On crève de froid dans cette pièce. Il faisait une chaleur à crever. Crever d’ennui, de solitude. Crever de rire, être pris d’un rire irrépressible, rire à en perdre haleine. Perdre la vie.
C’est ça que vous appelez « Ça va aller » ?
Qu’est-ce qui « va aller », finalement ? la marche triomphale de l’humanité jeune, robuste, celle qui entreprend, l’humanité dynamique, qui rêve plus loin que la fiction, celle qui passe à la 5G, l’humanité des start-up, celle qui ne s’embarrasse pas de ses infirmes, ses vieux, ses rebuts, ses erreurs ?
Comme dirait l’autre : OK. Allons-y, prévenons les gens que perpétrer un comportement dans une situation de crise est dangereux… pour personne puisque « Ça va aller ».
Continuez à vous réunir, avec vos vieux et vos « fragiles », pas d’inquiétude, « Ça va aller ».
Pour qui ?
Putain, je suis vénère !
(1) Oh putain, je rêve d’émasculer des cons, c’est mon fantasme number one !
J’avais une heure à perdre…
Olivier Giroud a publié un livre.
Pardon, je rétablis la probable exactitude des faits : un éditeur a trouvé des arguments pour convaincre un joueur de jeu de balle au pied célèbre de l’autoriser (l’éditeur) à mettre son nom (du joueur) sur la couverture d’un bouquin destiné à se vendre.
Livre. Sportif. Ça débute mal…
Commençons par pendre(1) la personne qui s’est abaissée, même si ce fut pour une somme aussi coquette que Cécile de France, à traduire les confessions d’un joueur de foutcheuballe(1. 5) ! Ensuite, glosons.
Le titre, « Toujours y croire »(2), va de pair(e) avec l’aphorisme digne d’un Zarathoustra qui lui sert de filigrane « Ne jamais abandonner, quoi qu’il arrive ».
Oui, toujours y croire parce que Olivier (c’’est son prénom), lui aussi, c’est-à-dire comme tous les autres à aucune exception près(2. 5), a connu un « parcours atypique » (les guillemets sont faits pour citer, pas pour les titres, non je dis ça pour les messieurs de ce site web et vous tous, bande d’enculés qui vous prêtez à cet exercice de dé-con-figuration de la langue française écrite, ahhh !). Lui aussi, comme les autres, est tellement original qu’il s’est fait tatouer (tatoué ou à moué ?) et a eu un parcours… sensiblement similaire à tous les gens sortis du même pot que lui ; et ce n’est pas l’Encyclopédie Galactique(3) qui nous l’apprend mais la simple observation du réel.
Mais surtout, surtout, Olivier Giroud nous explique qu’il ne faut ; attention, françaises, français, la parole divine va vous toucher au plus profond ; il ne faut jamais, ô grand jamais, abandonner, ce, « quoi qu’il arrive » !
On voit bien là qu’Olivier n’est atteint d’aucune tare ; chevelure gominée mise à part, mais nous verrons cela plus tard. Olivier, mon ami, mon frère, mon gourou, mon sauveur, ma mie… Olivier, dis-nous comment ne pas abandonner le jeu de balle au pied quand on est paraplégique ou cul-de-chatte, par exemple ? Hein, comment ?
On se met au basket ?
Je savais que tu me sortirais cette monstruosité, ma poule.
As-tu déjà observé une meute d’infirmes s’arracher un ballon orange trop volumineux pour leurs pognes difformes dans le but de l’envoyer dans un filet sournoisement placé hors de leur portée ? As-tu déjà fait ça ? Je parie que non parce que, si tu avais fait ça, tu ne proposerais pas de mettre les paras(4) au jeu de balle au panier. Ça ressemble à des joutes de personnes (très) maladroites embarquées dans des auto-tamponneuse folles ! Aucun intérêt à part la production de sarcasmes.
Est-ce qu’on bâtit une vie sur une activité aussi dépourvue de sens et d’élégance ? Non, on ne fait pas ça, Olivier ; alors, rends-toi à l’évidence, il est des cas pour lesquels l’abandon est salutaire et je ne parle pas ici de sexe.
Je me permets donc de te suggérer une modification pour ton tas de papier :
« Jamais tu n’abandonneras, quoi qu’il arrive. ADDENDA : sauf si tu ne peux pas faire autrement parce que la vie a été généreuse avec toi et t’a permis de ne pas être en mesure de pousser une baballe du bout du pied sur du gazon. Mais, autrement, si tu tiens bien sur tes pieds, même si tu boites un peu à cause de ton pied fort, n’abandonne jamais, tu pourras devenir, comme moi, une vedette de la tévé, adulée par des buveurs de Kro éructibles et désirée par les femmes de ces mêmes buveurs de Kro – sauf celles qui préfèrent la pelouse aux garçons qui font rien qu’à la piétiner en poussant une baballe du bout du pied ».
Je te concède que c’est un peu long, moins percutant que ta phrase à trois balles mais, comme son nom l’indique, ta phrase à trois balles ne vaut pas tripette.
Et puis, s’il te plaît, cesse de dire « oui » aux éditeurs dans le futur… Je précise à l’attention de ta curatelle afin qu’elle t’explique bien lentement que les mots « dans le futur » peuvent désigner la partie du temps qui suit le moment où tu termines la lecture de ces mots, c’est-à-dire « après ». Qui devient le présent au moment où tu lis ces mots et, très vite, le passé puisque les mots son lus. Bref ! « dans le futur » n’est pas synonyme de « film de plus de deux heures avec 300 brouettes de dollars pour les effets sp… pardon les FX, qui montre ce qui va se passer dans 200 ou 3000 ans dans l’espace, cong, même que y’a des vaisseaux spatials. Ce sont des vaisseaux spatiaux, Kevin ! Oh putain, on aurait trop dit des vaisseaux spatials ».
Non ça ne veut pas dire ça mon Dieu que ces phrases sont pénibles et c’est pire quand je m’épargne la ponctuation putain de merde vous me lisez sérieux même moi je m’épuise ! Après ce passage particulièrement éprouvant, je voudrais conclure ces inepties qui ne font sur-rire que moi par une petite analyse de cette photo :
-– Cette photo ne peut être affichée à cause d’un problème de ftp que je rencontre depuis juillet 2020. Je mets ces mots en ligne le 11 septembre 2020 et OVH, la société qui héberge mon site ne répond pas à mes demandes d’aide --Olivier Giroud, égérie d’une marque de merde-à-porter en action.
On remarquera l’index de la main droite qui désigne ostensiblement l’infirme qui a pris Olivier au pied (si je puis dire) de la lettre et s’essaye au jeu de balle au… pied. Sans succès, bien entendu. Le sourire de notre héros en dit long sur la nature mauvaise du mépris dont il fait montre.
Remarquons ensemble qu’Olivier est tatoué, singularité entre les singularités (oh, come on !), mais, surtout, Olivier sait garder son poil crânien discipliné, gominé à souhait. En plein travail (à moins qu’il ne s’agisse d’une prise de vue destinée à un magazine de mode), le prodige garde l’apparence… d’une tarte tatin ou d’une tourte dont la pâte est idéalement dorée au beurre. Bon, nous le savons, l’humanité creuse sa tombe mais, je sais pas vous, moi perso je moi-même, ça me rassure de voir que nos modèles sont fidèles à leur légende. Olivier, prends-moi sauvagement sur le capot de ta voiture de sport !
(1) ce verbe est bien orthographié.
(1. 5) je reconnais qu’à la longue, « jeu de balle au pied » est un peu lourd alors j’essaye de varier.
(2) que les Ayatolahs de la typographie dont je fais partie me pardonnent cette abomination, ce site de malheur ne permet pas de mettre du texte en italique alors je me plie à l’écrasante, l’étouffante, l’émasculante majorité qui met des guillemets aux titres des ouvrages. Bon, ici c’est moins grave, les guillemets peuvent laisser passer un certain parfum de doute quant à la crédibilité même de l’objet, voire son existence. Ola les Ayatolahs, ola !
(2. 5) ce qui nous fait l’action boursière de l’« atypique » en chute libre.
(3) Encyclopédie Galactique dans laquelle on apprend que le « pied fort » d’Olivier est le gauche. Ce doit être très incommodant de ne pas avoir la même pointure pour les deux pieds. Olivier claudique-t-il ? Doit-il acheter deux paires de chaque paire de chaussures qui lui plaisent ? Pour en jeter la moitié après chaque achat ? Putain, le pauvre homme ! Je propose de monter une asso pour aider les joueurs dans son cas à trouver des acquéreurs pour les chaussures qui ne leur servent pas à cause de leur infirmité.
(4) et encore, je ne parle pas des tétras, ces feignasses qui n’en foutent pas une sous prétexte qu’ils ne peuvent pas se servir de leurs mains ! Non mais qu’on les foute à l’eau, quoi !
Insignifiance ? Pas sûr…
Au moment où je saisis ces mots sur le clavier (02 avril 2022) je pratique le monde de la santé bien malgré moi depuis plus de 29 ans et je suis choqué continuellement. Parce que j’écoute, je regarde et j’essaie de mettre deux-trois synapses à contribution. Et là, j’ai envie de vous livrer une anecdote qui, hélas, pourrait s’accompagner de beaucoup d’autres. Pourquoi celle-ci ? Vous allez vite comprendre (je vous la fais scolaire pour vous éviter la migraine) :
CHAPITRE 1, l’anamnèse
Pour conduire ma poubelle [un véhicule à quatre roues(1) et moteur thermique] je dois glisser un coussin de gel sous mes fesses.
Sans ce coussin, je m’esquinte la peau des fesses.
Quand mes fesses sont esquintées, je dois être admis dans un service spécialisé dont le coût journalier de la chambre est de plus de mille euros.
Quand mes fesses sont esquintées de cette façon, la durée de l’hospitalisation est, en moyenne, de trois semaines.
Trois semaines = 21 jours x 1000(2) = 21 000 euros.
21 000 euros pour un truc bénin mais qui nécessite du personnel et du savoir-faire en plus de certaines infrastructures qu’on ne trouve que dans ces services.
Chose qui m’est arrivé une fois pour je ne sais plus quelle raison. Je n’avais pas mon coussin, j’ai conduit 10-15 minutes, j’ai passé un mois à l’hosto, à plus de 1000 euros la journée. (3)
CHAPITRE 2, la rigolade
Le coussin-gel dont je parle était remboursé intégralement par la Sécu pour une somme proche de 150 euros il y a encore quelques années.
Depuis qu’il est déremboursé, il me coûte 60 euros.
Remboursé 150. Pas remboursé 60.
À qui profite le crime ?
Après ça, pourquoi ne pas dézinguer l’hôpital ?
(1) putain, comme c’est moche quatre roues ; alors qu’il suffit d’en enlever deux, poser un guidon, appeler ça une motocyclette et la vie est belle !
(2) de nos jours, en 2022, c’est 1500, minimum.
(3) cette partie est anecdotique, ce qui importe c’est l’utilité du coussin. J’aurais pu la faire courte mais ce n’est pas dans mes attributions, alors je loghorre.
Insignifiance parmi les Insignifiances…
Un peu de correction ne fait jamais de mal.
« Le duo de débiles à manettes ». Qualifier ainsi Mick Harris et Nicholas Bullen relève de l’insulte gratuite.
Oui, j’aime bien, je suis moi-même un peu con-con sur les bords et au milieu. Con-con et infirme, deux raisons d’être aigri et d’insulter le monde, non ?
Rendons donc hommage à ces deux hommes – mais surtout Mick puisque Nico a disparu assez vite du projet Scorn – puisque minauder dans le sarcasme gratuit et futile ne me grandit pas.
Mick Harris n’est pas un débile, que ce soit clair. C’est même un gars très sympathique si j’en crois ce que j’ai lu à son sujet il y a plus de vingt ans. Hormis le fait qu’il aime la pêche à la carpe en rivière (véridique), cet homme a tout du génie, contrairement à mes assertions d’handicapé morose.
Passer de la batterie de Napalm Death…
euh…
Au piano…
Piano…
Il faut le faire, non ?
Alors voilà, la vérité est rétablie : Mick Harris est un génie et non un débile.
Et Nicholas Bullen a cessé de correspondre avec moi aux alentours de la fin des années 90, on le considérera comme retourné à la terre, donc.
Moi aussi, j’ai mal à ma France ! (une insignifiance à la con)
Le site d’extorsion d’informations à visée commerciale autoproclamé réseau social m’a censuré il y a peu (entre 2016 et 2018, je dirais) alors je poste le contenu de ma bêtise ici comme ça je ne dérangerais aucune susceptibilité, aucune absence d’humour…
...
« Ce soir je ne peux pas faire autrement que pousser un coup de gueule. Quand je vois des choses pareilles, j’ai la nausée ; je me demande comment on en est arrivé là. Qu’est-ce qui peut dérailler à ce point dans une société pour que soient tolérées des horreurs comme celle-là ? On n’a pas plus évolué que ça ? vraiment ? La barbarie a-t-elle reculé un jour ? Je suis révolté, ce soir j’aurais encore du mal à m’endormir. C’est pas Dieu possible de laisser faire des trucs qui relèvent à ce point du mépris...
Bon sang, running n’est pas un mot français ; ça vous écorcherait la gueule, monsieur dechatlon. FR, d’écrire « course à pied » ?! Est-ce que vous employez les mots « jeu de balle au pied » pour « football » sur le site .co.uk ? J’en ai marre ! et j’me marre… »
Insignifiance... du sport
À l’occasion des Jeux Olympiques 2012 et la boulimie (bouillie?) médiatique afférente, j’ouvre un article pour m’amuser.
Avant de parler du sportif, sachons le définir.
On désigne par sportif toute créature qui s’adonne au sport. Qu’il s’agisse là d’un procédé de métonymie qui bafoue les règles de la langue (c’est usuel dans le monde, employer des adjectifs comme des noms) ne rend personne nerveux et c’est à cela qu’on distingue l’homme de l’huître. Le mollusque acéphale hermaphrodite ne se le permet pas, lui, civilisé qu’il est.
Le dictionnaire Littré nous apprend que le sport est un mot anglais employé pour désigner tout exercice en plein air, tel que la course de chevaux, le canotage, la chasse à courre, à tir, pêche, tir à l’arc, gymnastique, escrime, etc.
Ne soyons pas rétrograde et rendons grâce à notre époque en augmentant cette liste non-exhaustive de toutes les disciplines à couvert comme la natation (sous l’eau), la course automobile (soupape) et les activités sexuelles (soupirs).
Ainsi donc, le sportif se consacre au sport et se distingue par là-même de la bête. A-ton déjà surpris un caméléon tenter de percer une cible en son centre à l’aide d’un pistolet à air comprimé ? Le sportif est donc un être humain et, bien que l’objet de cet article soit de démontrer le contraire, il parle. À défaut de s’exprimer. Grâce aux retransmissions radiophoniques et télévisuelles qui peuplent vos jours comme mes nuits depuis dimanche (je tape ces mots le mardi 31 juillet 2012, à la frontière du mercredi), nous allons, ici-même, apprendre à déchiffrer les sportifs.
Je déclare ouverte l’étude abécédaire (abrégée) du sportif !
– 100% – Le sportif est régulièrement à 100% de ses capacités. Ce qu’il serait étonnant de constater chez le gras-double sédentaire que je suis l’est moins pour un athlète qui passe son temps à courir, sauter, nager, pédaler. Mais n’allez pas dire à un sportif que vous vous doutez bien qu’il donne tout ce qu’il peut plutôt que s’arrêter sur le bord de la piste pour se gratter l’entre-jambes, il serait capable de vous répondre par un coup de pied rageur. Un coup de pied haut tournant pour les plus vicieux (voir « J’ai tout donné » ).
– 200% – Le sportif est plus rarement à 200% de ses capacités. In fine, accomplir des prouesses dont notre corps est incapable est impossible. Ou alors, il faut être américon, porter une cape rouge, un slip bleu et venir d’une autre planète. Mais n’allez pas dire à un sportif qu’il ment lorsqu’il prétend dépasser les limites physiologiques de son enveloppe corporelle, il pourrait vous faire la démonstration cuisante du danger que représente un javelot ou un bonnet de bain.
– C’est clair – Il est communément acquis que la parole du journaliste, qui a le temps et les moyens techniques d’analyser toute situation sportive sponsorisée (sinon, ce n’est pas couvert par le journaliste qui ne travaille que sur les événements d’envergure, c’est-à-dire qui n’ont de justification que comme support au boniment publicitaire), la parole du journaliste, disais-je, est d’or. Le sportif, futé comme pas un, a, depuis longtemps, trouvé un moyen efficace de fuir les micros et de s’épargner l’humiliation d’une conversation et confirme la parole sacrée du journaliste par de limpides « C’est clair » (voir « Ouais »).
– C’est la loi du sport – Nous savons qu’il y a les tables de la loi de Moïse et la loi du sport. Autant, la première est sujette à caution, tout comme la foi qui la sous-tend, autant la loi du sport est indiscutable et irréfutable. En voici une preuve, elle-même incontestable : lorsqu’un sportif français ne parvient pas à la hauteur des espoirs des journalistes, c’est à cause de la loi du sport. Terminer à une place d’honneur est également un sale coup de la loi du sport et jamais une défaillance du sportif, surtout chez les sportifs français.
– J’ai tout donné (voir 100%) – Tout donner, pour un sportif, est une sorte de rituel itératif qui lui permet de donner un nom à son échec. S’il a tout donné, il ne pouvait pas égaler, encore moins l’emporter face à ses camarades (on n’a que des amis dans le sport) et néanmoins adversaires (arrêtez, on va penser qu’il s’agit de compétition !). Cette pirouette rhétorique autorise le sportif à s’absoudre sans effleurer l’humilité.
– Je mérite ce résultat – On touche ici à ce que le sportif a de plus volumineux : l’ego. Le mérite s’accompagne, le plus souvent, des mots travail et sacrifice. Le sportif travaille et sacrifie sa vie à son sport. Et, tout comme des millions de personnes sur Terre qui adoptent un train de vie monomaniaque, le sportif obtient des résultats. Mais, quand c’est un sportif, c’est forcément plus digne et bien plus beau que le combat d’un syndicaliste ou d’un altermondialiste, un activiste écologiste ou le membre d’une ONG. C’est pour cela que le sportif mérite ses résultats, lui.
– Je suis allé chercher la victoire, le match, la médaille, le chrono, etc. – Pour des gens qui passent leur temps à concourir, les sportifs sont volontiers surpris de l’emporter. Lorsqu’ils « vont chercher une victoire », ils signifient qu’ils ont concouru pour gagner en donnant le meilleur d’eux-mêmes (voir 100%). Surprise ! Tout le monde pensait qu’ils étaient en villégiature avec leurs shorts bariolés et leurs chaussures de randonnée à bandes.
– On a (j’ai) travaillé – Le sportif travaille, comprenez-vous. Il forge son corps à répéter les mêmes gestes optimisés jusqu’à n’être plus qu’une enveloppe vidée de son sens. Une machine. C’est l’essence même du sport moderne : sculpter des machines sponsorisées prêtes à montrer les couleurs et le logo d’un annonceur le plus longtemps possible. Pour cela, il lui faut gagner ou, pour les épreuves de longue haleine comme le Tour de France, s’échapper le plus longtemps possible, car on filme les échappées (qui sont, en grande majorité, rattrapées par le peloton, preuve de l’inutilité sportive de l’exercice). Le sportif travaille et, lorsqu’il est une bonne machine à son maîmaître, il gagne. Et là, en sueur, devant un micro et des millions de décérébrés comme lui, il lâche entre deux respirations bruyantes : « J’ai travaillé ». Juste après avoir revêtu la casquette du sponsor, montré la marque de ses skis, enfilé le maillot de l’annonceur, en tenant bien haut une canette de saleté, etc.
– On n’a (je n’ai) rien lâché – En individuel comme en équipe, le sportif ne lâche rien ; mais ne soyez pas moqueur : le sportif ne parle pas de son marteau, sa raquette ou son ballon. Personne ne sait de quoi parle le sportif quand « il ne lâche rien ». Les plus éminents sémiologues s’étant penchés sur cette tentative de dissertation, il est permis de penser que ne rien lâcher signifie ne pas donner l’occasion à l’adversaire de l’emporter. Le contraire revient à hypothéquer ses chances de victoire, autrement dit perdre son sponsor. Le sportif s’efforce, par conséquent, d’occulter le parrain de ses adversaires en leur imposant son commanditaire.
– Ouais – Ici, le sportif rejoint la magnificence et le génie expérimental de l’enfulte. Le sportif, comme sept milliards de connards sur Terre préfère le ouais préhistorique au oui qui porte l’acquiescement au niveau d’art linguistique. Ce sujet n’a rien à faire ici, veuillez me pardonner.
– Valeurs du sport – Les valeurs du sport, sacro-saintes, exemplaires, proverbiales et… bafouées.
J’arrête un peu le sarcasme et la moquerie pour vous livrer une anecdote qui, pour avoir bientôt 40 ans d’âge, n’en est pas moins véridique.
J’ai pratiqué exactement deux sports dans ma vie. Aucun ne m’a rien apporté tout simplement parce qu’ils m’ont été enseignés par des êtres humains.
Préadolescent, j’ai foulé des tatamis pour y découvrir les valeurs du Judo. Le professeur ne nous a jamais parlé de l’histoire de cet art martial, pas plus qu’il ne nous a appris les valeurs qu’il véhicule. Jusqu’à la ceinture verte, il s’est agi d’apprendre à faire tomber un adversaire pour gagner un combat. J’ai tiré ma révérence pour me mettre au jeu de balle au pied. Il le fallait bien, un des côtés de ma famille nourrissait une fascination pour les sports motorisés et l’autre pour ce jeu stupide qui n’a pour dessein que l’introduction d’une sphère de cuir dans un filet. Comme les sports mécaniques ont un coût prohibitif pour le monde prolétaire, je me suis laissé pousser sur les stades de pelouse ou de terre pour y pousser un ballon de façon très maladroite.
Je me faisais déjà chier parmi ces gens et je n’avais que seize ans. Mais les valeurs du sport m’ont aidé : pour je ne sais quelle compétition locale, nous avions perdu ce qu’on appelle un match aller et nous nous apprêtions à disputer le match retour à domicile.
Comme nous avions une équipe lamentable – imaginez un peu j’étais presque titulaire – nous étions en position de perdre quand la pause de la mi-temps survint. L’entraîneur (bénévole dans un club payant) entama une sorte de harangue dont les arguments furent les suivants : « Ils nous ont volé au match aller, j’ai parlé à l’arbitre, il est avec nous (c’est beau le bénévolat). Les arrières (dont je faisais partie), cassez-leur les jambes ! »
Je ne connaissais pas ces valeurs-ci du sport mais je sais une chose : que je ne veux plus jamais en entendre parler.
Mise à jour du 02 août :
– Néologismes – Les sportifs, dans le but de toujours plus marquer l’histoire avec des records, emploient des néologismes savants auxquels personne, pas même un académicien, ne penserait. Les sportifs affirment, par exemple, qu’une rencontre est « gagnable », qu’ils peuvent « scorer » ou « performer » sans un regard pour la langue qu’il sont censés respecter. Certains même vont jusqu’à augmenter le nombre de syllabes des mots qu’ils lâchent et se permettent de parler de challenge (trois syllabes) en lieu et place de défi (deux syllabes). Pour des gens qui passent leur vie à tout faire plus vite que leur voisin, ça fait désordre.
Mise à jour du 04 août :
Lorsqu’un journaliste rencontre un sportif…
Aujourd’hui, 14:30, je jette un œil à la télévision et j’assiste à un échange aussi bref qu’édifiant : Teddy Riner arrive sur le plateau et rencontre le journaliste de la chaîne publique (1) qui l’accueille. Le journaliste fait comprendre à l’autre qu’il aimerait toucher sa médaille. Celui-ci la lui tend, le journaliste la soupèse et il écarquille les yeux de surprise en lançant un « Elle est lourde ! ».
Ce garçon doit être à peine plus âgé que moi et, logiquement, il a appris dès le début de sa scolarité, tout comme moi, que l’or est très dense, il pèse un âne mort.
La remarque était déjà terrifiante, mais c’est la réaction de Riner qui prête le plus à rire. Le judoka a, en effet, rétorqué : « Elle fait son poids ».
IN-CRO-YA-BLE !
Le sportif sait qu’une médaille d’or fait son poids. On peut légitimement se poser la question de savoir ce qu’il en est des médailles de bronze, de chocolat ou même des balais volants !
(1) La distinction est importante, on ne peut reprocher aux sociétés privées d’employer des analphabètes comme chez TF1, alors que le service public a une mission, lui.
Si les bûcherons bûcheronnent, les footballeurs footballent-ils ?
Insignifiance du 12 juillet 2021 – postée le soir du 16, une fois que la compagnie SFR a daigné rétablir ma connexion après l’avoir coupée pour cause d’impayé totalement fantaisiste. J’ai croisé des trainées aux tarifs moins élevés et aux services plus fiables…
Hier soir, à l’occasion d’un passage devant la boîte à images, j’ai pu assister à quelques instants de la finale de la coupe d’Europe de jeu de balle au pied ; jeu plus communément appelé football et devenu, depuis bien longtemps, une incontrôlable machine à pognon aux effets similaires à ceux du Laudanum – l’Académie des sciences est formelle sur ce point – sur les masses laborieuses et consentantes. Je passais donc devant la boîte à rendre con parce que je pisse devant cette boîte. Et pas aux toilettes, donc. Quand on sait que la boîte est accrochée au mur de ce que mon bailleur appelle une chambre et que j’appelle, moi, un clapier, une alcôve ou, au mieux, un vestibule, on aura tôt fait de s’interroger sur mon hygiène personnelle. Erreur ! L’infirme est propre même lorsqu’il s’épanche à côté de la couche sur laquelle il repose son corps meurtri par les épreuves de la journée une fois la nuit tombée. Parce que l’infirme, au contraire du clébard moyen qui se contente de lever la patte pour en mettre partout (à dessein, en plus, l’enflure !), pisse dans des poches ou des récipients prévus à cet effet comme les urinaux ou les bourdalous.
Il y a une chose qui me met en joie dans la life, ce sont les mots comme bourdalou. Que j’ai trouvé en cherchant le pluriel d’urinal. Parce que j’ai l’air con comme ça mais, je le suis, donc quand je doute, je vérifie. Comme je pense n’avoir jamais utilisé le mot urinal au pluriel, j’ai cherché. Un urinal, des urinaux, donc, fort bien. Un peu comme un Chabal, de beaux chats. C’est cohérent. Je vous somme donc de m’offrir un bourdalou pour Noël parce que, quand je lis la définition du cnrtl, ici… je me demande comment j’ai pu passer à côté d’un tel objet tout ce temps que j’ai perdu dans de vaines tergiversations païennes ! Pourquoi un œil et des inscriptions grivoises ? je vous le demande tout en appelant mon détective privé attitré pour le lancer sur la piste du bourdalou.
L’infirme est propre donc, car il se lave et se désinfecte les mains avant et après avoir rempli son bourdalou. Oui, ça y est, je rêve déjà d’en posséder un… Et il ne pisse pas au pied de son lit donc, m’emmerdez pas avec mon hygiène ! Vraiment, la digression élève l’homme. Je pissais tranquillement devant ma boîte à cons en regardant d’un œil distrait les images de vingt-deux individus de type néanderthalien poussant, exclusivement avec le pied, une balle de cuir sur une pelouse bien entretenue entourée de publicités aussi néfastes que pléthoriques, lorsque j’entendis le commentateur affirmer : « … Machin a la capacité de pouvoir relancer… » qu’il fit suivre d’un homérique « … la jambe arrière de Bidule… » La capacité de pouvoir. C’est beau, ça m’émeut presque autant que quand j’ouvre une boîte de conserve. La capacité de pouvoir. Ce joueur peut pouvoir, donc. C’est beau, j’adore la poésie aussi. Quant à la jambe arrière, ne nous étonnons pas : le mec moyen a une forte tendance à croire que ce qui lui sert à dégueulasser les lunettes de cabinet (mais pas de préfet) est d’un volume semblable à celui d’une jambe (ou un bras d’enfant pour les prudes), on peut voir ici un glissement longitudinal de cette légende : le bras d’enfant ou la jambe passant derrière l’individu. J’en rigole parce que ces deux phrases se sont suivies à quelques secondes d’intervalle et que ça fait beaucoup d’approximations pour un intellectuel. Un intellectuel, parfaitement. Parce que toute activité héroïque a besoin d’un héraut, les joueurs de balle au pied ont besoin d’experts du discours pour commenter la pratique de leur art parce que eux-mêmes sont gênés pour parler tout en jouant. Non pas à cause de la distraction causée par la partie mais bien à cause du prognathisme. Ceci dit, je me dois de rendre à César ce qu’il a dérobé à d’autres et ajouter que le commentateur n’a pas utilisé les noms Machin ou Bidule mais les véritables patronymes des gambadeurs sus-cités. Vous l’avez deviné, personne ne s’appelle Bidule. Cependant, j’ai connu un Machin, oui, les plus anciens hyérois (à mon échelle) pourront témoigner. Enfin, je dis « connu » alors que « croiser une fois et ‘entendu parler de’ » serait plus approprié. Le gazier a nommé les gars en braillettes mais, j’ai oublié leur nom à l’instant précis où la dernière voyelle était prononcée. Comprenez-moi, la dernière fois où le football a eu un intérêt pour moi, ce fut lors de la coupe du monde de 1982. Le dernier nom de joueur qui reste en ma mémoire est Platini, autant dire l’époque des dinosaures. L’époque des dinosaures. C’est bon, je l’ai dit.
Mais, au fait, l’Angleterre qui participe à une coupe d’Europe des nations, c’est un peu la même histoire de gros sous que Monaco ou le Qatar qui placent une équipe dans le championnat de France des clubs ? Une ingérence ? La logique bafouée ? Le bon sens piétiné ?
Les insignifiances, épisode 4
Un jour… Enfin, pendant trois mois et pas « un jour », j’ai travaillé comme homme-à-tout-faire-plonge-comprise dans un restaurant… enfin, une gargote du bord de mer…
Une gargote du bord de mer comme la Côte d’Azur en compte une myriade.
[ Note pour moi-même : elle promet d’être longue et chiante, celle-là ! ]
Le patron faisait la cuisine lui-même…
Enfin, la cuisine… Je devrais parler de vague mise en assiette de plats rapidement assemblés selon une méthode que je qualifierais de barbare. Oui, servir des denrées malodorantes à des gens en vacances pour un prix surréaliste, j’appelle ça de la barbarie. On peut dire malhonnêteté aussi.
Le patron faisait la cuisine lui-même, son épouse servait de moulin à paroles (ce qui a le mérite de faire profiter d’une légère brise bienvenue sous ces latitudes), la serveuse servait à m’agacer les sens avec sa poitrine remarquable et moi je faisais le con. Je sortais les lits de plage après l’avoir ratissée (la plage), j’épluchais les pommes de terre, les moules (oui, c’est fou ce que des moules avariées charrient comme ventouses rigides sur la coquille), je faisais pré-frire les frites, je sortais des trucs, j’en rentrais d’autres, je réceptionnais les victuailles auprès de livreurs fort pressés (tout spécialement, celui que je devais payer en argent liquide…), bref, je faisais le con.
Pendant…
Non, je ne sais plus exactement quand, c’était en 1992. À l'été 1992, je ne me souviens pas comment je m’appelais, comment voulez-vous que je me souvienne de l’exactitude de la date de ce qui va suivre ?
En gros, je passai un premier mois à m’exténuer la santé que j’avais robuste à l’époque (maintenant, je suis une lavette, oui) à accomplir les tâches précitées avec un zèle remarquable, presque autant que la poitrine de la serveuse dont je me souviens parfaitement, allez savoir pourquoi…
Durant cette période, j’entendis plusieurs fois par jour le patron appeler sa femme. Il avait un bel organe et je pense que les mouettes s’en souviennent. Or donc, je l’entends héler son épouse des tas de fois et je remarque qu’il l’appelle Thierry.
Quelle étrange coutume me dis-je alors. Oui, pourquoi appeler quelqu’un qui, tout en étant une épouse n’en est pas moins femme de sexe féminin. Avec des nichons et une trousse à crayons, je veux dire. Oui, pourquoi appeler son épouse Thierry ?
Parce que c’est le moment précis de l’histoire où je vous apprends qu’elle… ne se prénommait pas Thierry. Surprise !
Comment s’appelait-elle ? Mais je n’en sais rien, je crois vous avoir déjà dit que je ne me souviens que d’une chose : les seins de la serveuse qui étaient remarquables !
Ah non, je crois me souvenir du moment exact où j’ai perdu toute chance de pouvoir les connaître de façon plus intime (oui, les seins). Parce que je dois vous dire que, cet été-là, correspond à l’été de ma seconde bécane, celle avec laquelle je récupérais ladite serveuse à la poitrine fabuleuse en bas de l’immeuble qu’elle occupait pour la durée de la période estivale afin de nous rendre, ensemble, sur notre lieu de travail, la gargote déjà évoquée plus haut et si vous avez lu cette phrase sans point d’une traite, vous devez être en train de me maudire.
Je stoppe le bolide en bas, après avoir retiré mon casque, j’embrasse chastement la créature, nous discutons quelques secondes, elle met son casque, grimpe derrière moi et… rien.
Nooooon, je ne parle pas de panne sexuelle, suivez un peu, il est 7h du mat, nous nous apprêtons à aller bosser dans une gargote, nous ne sommes pas sur le point de festoyer sur nos corps respectifs !
Non, rien, la clef de la motocyclette tourne et rien ne se passe. Pas un pet de pot, rien qui signale la présence sous nos fesses d’un moteur à explosion, rien. Nada, que dalle, Zoubida, Christophe Maé, rien !
Là, je panique parce que je n’ai jamais manifesté le moindre intérêt pour la mécanique et, quand un moteur refuse de démarrer, je n’ai qu’une pensée : le renvoyer au constructeur et lui demander une bicyclette en dédommagement.
Parce que là, attention, on parle de l’année de mes 24 ans, j’en suis encore à penser qu’il faut être tout-puissant, infaillible face à une représentante de la gent féminine !
(Un jeune con, c’est plus rapide à dire et plus direct).
Donc, dans mon cerveau de mammifère inutile, je me dis que je dois vite trouver un prétexte, n’importe quoi pourvu que je puisse garder un peu de tenue face à Machine. Non, je ne dévoilerais pas son prénom, pour qui m’avez-vous pris ?
Je fais le mec interloqué mais pas trop, genre qui maîtrise son sujet, en mode « satané tête de delco (1), je le savais que ma réparation d’avril ne tiendrait pas » et je me penche sur le moteur. Le truc était énorme, 1100 centimètres cubes de 1983 refroidis à l’air, ça fait grosse machine. La seule chose qui passe dans ma tête est le message suivant : « T’es foutu, on va arriver à la bourre et jamais elle ne te regardera » (non, elle ne m’a jamais regardé, ni avant cet incident ni après). L’angoisse du mec tellement bouffi d’arrogance qu’il est convaincu d’être en tête de liste des glandus qu’on moque partout où il passe (et c’est la réalité, je l’ai appris par la suite, mais ce sera l’objet d’une autre Insignifiance, soyez patients). Au moment où mon cerveau qui transpire déjà de honte ébauche une idée suicidaire (2), mes yeux se posent sur un petit câble bicolore dont une extrémité est faite d’un métal gris pâle et qui m’évoque le fameux « machin débranché » dont tous les artisans savent qu’il s’agit du « truc que j’aurais jamais cru que ça passait par là et, d’abord, à quoi ça sert », le fameux, le célèbre !
Alors là, saisi d’un électrisant sentiment de confiance, celui-là même qui me sera pratiquement inconnu jusqu’à aujourd’hui à part ce jour-là - cette phrase est merdique, mais je la laisse en l’état, juste pour ennuyer Olivier qui ne me lira pas jusque là – j’attrape le petit câble et je passe deux secondes à trouver un emplacement qui pourrait, si les dieux veulent bien, exister une minute, être la partie sur laquelle il s’adapte.
Et je le trouve !
Le câble s’imbrique divinement bien sur la partie femelle, un peu comme… enfin, vous avez compris, deux trucs qui s’imbriquent naturellement, vous voyez, non ? Oui, c’est ça, comme une clef et une serrure.
La clef ou la clé ? Doit-on écrire clef ou clé ? Si vous vous posez sérieusement la question, je peux vous donner l’adresse de ma psy.
La seule fois qu’il m’est arrivé d’avoir une chance pareille, ce fut le jour… Non, je vais garder ça pour une Insignifiance future.
Gros coup de chance, donc !
Clic clac, le câble gris pâle est en place, je me relève, j’actionne le bouton du démarreur…
Oui, c’était une motocyclette de fabrication japonaise. C’est-à-dire TOUT sauf une bécane. Enfin, bon, je mets les Arlé DaVidesDeSens à part, tout le monde croit que ce sont des motocyclettes alors que ce sont des machines agricoles. TOUT sauf une bécane. Je voulais une anglaise, ou une italienne à la rigueur, mais l’époque était déjà au macronisme – OMFG ! il avait 15 ans en 1992 ! – et les fins de mois ressemblaient à Gobi, le désert, pas le copain de mon père. Oui, mon père avait un copain qui se nommait Gobi. Ne me demandez pas comment une chose pareille est possible, c’est au-dessus de mes forces. Les fins de mois étaient raides comme des matraques de CRS, je n’aurais jamais pu m’offrir autre chose qu’un ersatz de motocyclette si je n’avais pas, quelques semaines auparavant… Non, je vais garder ça pour une Insignifiance ultérieure.
La moto se démarrait à l’aide d’un vulgaire bouton. Comment voulez-vous que j’aie eu une croissance ordinaire avec des horreurs pareilles ? Putain, mais quel est le con d’ingénieur qui, un jour, a inventé le démarreur électrique ? Une bécane, ça se démarre au kick, c’est tout ! Ça forge le mollet et l’homme !
Mais passons sur cette colère fort légitime, les couillus à cuir et casque me comprendront, les autres peuvent crever sur le bord de la route, jamais je ne m’arrêterai, jamais, vous m’entendez ?
La bécane a démarré au quart de tour. Expression qui n’a plus aucun sens avec un démarreur électrique ; putain, ça m’énerve !
J’ai ressenti comme une éjaculation de fierté me traverser d’une oreille à l’autre. Alors qu’il s’agissait d’un coup de bol magistral, vous avez bien lu.
Comment j’étais tout content de moi… J’utilise à dessein cette expression moderne pour vous faire oublier mon âge.
Nous sommes allés bosser grâce à mon génie mécanique. Mais ce que je ne savais pas, c’est qu’elle (la fille, pas la bécane) avait compris qu’il s’était agi de chance et pas de compétence. Elle n’a plus voulu être ma passagère après ça, ne voulant pas prendre le risque de perdre son boulot à cause d’une vieille tripe tokyoïte.
Et avec ça, comment voulez-vous qu’on en soit arrivés aux vains ébats de l’amour ? Car tel était le but de mon propos dissous.
Mais son épouse ne se prénommait pas Thierry, alors pourquoi l’appeler Thierry ? (abrupt comme retour à la réalité, n’est-ce pas ?)
La question me taraudait tout le jour, du moment de ratissage à la plonge de 1h du matin, l’enfer. Pourquoi « Thierry » ? Why ? Tell me tell me why !
Je pense que j’ai osé le lui demander un bon gros mois de 40 jours après. Ce qui correspond à la période où j’avais abandonné tout espoir de :
1. M’approcher à moins de 10cm de la poitrine de Micheline (oui, elle change de prénom, la coquine),
2. Parvenir à faire quoi que ce soit d’autre que aller bosser, bosser, rentrer et dormir,
3. Voir des visages de touristes satisfaits de leur repas au rest… à la gargote.
Summer of the living dead.
N’ayant plus rien à perdre, je suis allé lui demander pourquoi il appelait sa femme Thierry.
Il n’appelait pas son épouse Thierry mais Chérie.
Il prononçait Tchérie. Qui sonnait comme Thierry à mes oreilles.
Sept mois et demi après cet été en pente douce, je m’enroulais autour d’un rail (dit) de sécurité. Mais, je vais garder ça pour une Insignifiance future.
(1) il n’y avait pas de delco sur ce moteur de motocyclette
(2) j’affirme que le suicide est la solution au célibat tout comme une des deux solutions à la vie en couple.