|| Chaque jour sa bêtise ||
Depuis des années, éberlué par bien des choses du quotidien, je les note. Sur des bouts de papier ou sur des coins de fichiers informatiques, au débotté. Parfois, le support se perd, parfois j'oublie le détail qui rendra la notule crédible ou bien je n'arrive pas à en faire ressortir l'absurdité. Celles qui suivent sont des rescapées et beaucoup sont anciennes.
Il existe une nuance entre les notules ici présentes et celles de la catégorie Colère ou Bédole ; puisque les trois catégories proviennent de l'observation de mon quotidien ; il s'agit du ton. Celles qui se dévoilent sous le titre Quotidien sont plus légères que les autres, prêtent plus à sourire, même s'il arrive que le sourire soit jaune…
À toutes fins utiles, j'ajoute que tout ce qui suit n'amuse sûrement que moi, mais je persiste à ne rien comprendre à mes contemporains, je préfère m'amuser de leur comportement que demander l'internement d'urgence...
Ze french belgian
Vu et entendu sur l’écran, à l’hôpital, le jour de la sortie de l’album posthume de Jean-Philippe Smet : « C’est comme si je perdais mon père ».
J’aimerais comprendre, l’homme étant décédé depuis presque un an, cette bonne femme parlait-elle du chagrin qui l’accable depuis tout ce temps ou bien de l’effet que lui a fait l’écoute des chansons ?
Évidemment, les américons ont réagi à la mort du chanteur ; comme pour Charles Aznavour qu’ils avaient affublé d’un surnom à la con ramenant cette disparition à leur culture égocentrique ; en appelant J. P Smet « The french Elvis » !
Traiter un belge de français, c’est un peu l’insulter, non ?
Comparer ces deux baudruches, c’est un peu les tuer une seconde fois, non ?
Un cancre en braillette
Je ne sais plus comment j'ai réussi à attraper celle-là, mais je m'étonne qu'elle ait été rapportée tellement son contenu relève de l'humiliation publique.
Un joueur de l'équipe de France de jeu de balle au pied - après la rencontre de l'Angleterre en quart de finale de la coupe du monde de 2022 - a commenté la prestation du groupe avec ces mots : « Y'a de la place pour de l'améliorement ».
J’ai failli y croiver !
Un jour de mi-2019, un truc comme ça… je lis que L’Académie Française valide finalement « Ils croivent » et « Faut qu’on voye »…
Ah, voilà bien le genre de nouvelles qui me fait bondir.
Non, je déconne, bondir chez moi est devenu un synonyme de frémir. Mais si je vous dis que ce genre de nouvelles me fait frémir, vous allez penser que je suis excité et qui a envie d’imaginer un paraplégique cherchant à se frotter le cale-pied contre une jambe à la façon du caniche priapique, qui ? Pas moi.
J’ai lu, j’ai bondi. Aïeuhhh !
Voilà, avec vos conneries et pour vous épargner le triste spectacle de ma personne essayant de frotter un cale-pied, je me suis cassé la figure.
Revenons à nos ovins (il est ici utile de relire ces quatre mots à haute voix, en faisant les liaisons opportunes. Joli, isn’t it ?).
Bref !
Oublions cet essai médiatique (la fake news) peu élégant pour revenir sur ce qui vous intéresse tous : moi. Il y a bien des années, mais moins que l’autre fois puisque j’avais déjà atteint l’âge de m’enrouler autour des rails de sécurité en motocyclette alors que la dernière fois, je n’avais pas encore le permis de chevaucher des trucs pétaradants qui permettent de s’enrouler autour des rails de sécurité. Il y a bien des années, un ami poilu dont l’identité restera secrète pour des raisons évidentes de discrétion, il est marié, père de famille, ça fait mauvais genre et je ne suis pas une balance !
Un ami poilu débarqua dans ma modeste demeure aixoise…
Pas exactement quartier Mazarin, hein. Le quartier Mazarin d’Aix-en-Provence est situé près du cours Mirabeau et n’est destiné qu’aux foyers qui peuvent se permettre de se torcher les fesses avec des billets de 100 en gardant l’auriculaire bien rectiligne.
Non, je logeais plutôt, comment dire… un appart construit dans les années soixante, pas isolé, situé à proximité de la faculté de lettres…
La faculté de lettres d’Aix. A-t-on jamais vu établissement plus honteux pour la république française et son Éducation Nationale ? Si, certainement dans les villes de la banlieue de Paname, mais c’est pour dire que, franchement, sortir de là avec un diplôme et sans dépression, ça relève de l’exploit. Bravo les filles(1) !
Il débarqua donc dans ma modeste demeure aixoise avec une cassette vidéo…
Il fut un temps où les techniques…
Oui, on ne dit pas technologie ! La technologie, pour faire court, c’est le discours sur les techniques. On ne peut dire, en l’espèce, technologies que par métonymie et j’ai horreur de ça, alors me faites pas chier !
Il fut un temps où les techniques étaient différentes, on enregistrait les films sur des cassettes à bande (un truc bien pratique pour les caniches…) et on ne se contentait pas de regarder ça entre un mauvais sandwich et un passage au supermarché sur son téléphone à écran riquiqui. Non ! À l’époque nous avions des vidéothèques périssables, ce qui rendait leur contenu précieux ! On choisissait son moment pour visionner, tout un rituel…
Mais je m’égare, Lazare.
Voilà donc mon ami qui débarque avec une cassette vidéo et m’annonce tout de go que voilà quatre heures de bêtisier de films à, caractère pornographique.
Alors, non ! Le dessein de cet homme n’était pas d’opérer un rapprochement corporel avec moi, pas même de me suggérer d’ouvrir la bouche. Non !
Son but était de se taper une bonne tranche de rire.
Et nous rîmes, oui, nous rîmes !
Et c’est la raison d’être de ce billet qui vire à l’exercice de torture. Bon, je ne me souviens pas qu’on se soit envoyé les quatre heures, nous avions autre chose à faire… ah non, mais tant pis. Sur cette cassette il me fut donné à voir et entendre des choses qui me font encore rire 25 ans après ou 23 ou 22, peu importe, ça fait un moment.
Imaginez un peu.
Je vous passe les séquences de chute et d’embarras dû à une erreur de technicien, ce serait faire injure aux dieux que je vais évoquer d’ici une ligne. Couchez les gosses, les choses se corsent à partir de la phrase qui suit !
Et je précise, s’il était besoin, que tout est véridique, autrement, quel intérêt ?
Je ne me souviens pas de tout, mais l’essentiel est là.
Encore une phrase comme ça et je meurs aussi. Christophe C. (2) qui dirige une scène et s’adresse à une actrice de type vachement étranger et peu entravante en ce qui concerne la langue française :
« popo no good » – comprenez « pas de sodomie ».
« orgasmus, tu le joues » – « tu simules l’orgasme »(3)
« look Christophe, Sylvia, look » – « regarde-moi » (et lui de mimer le plaisir féminin)
Roberto M. (4) :
« Tou loui fé oun péti bisou ? » – en présentant à la donzelle un engin à veine bleue prêt à élargir le tunnel sous la Manche. Et enfin, le fin du fin, la raison d’être de ces mots vains que vous lisez…
Richard Lengin (on aura vite fait de repérer le génie des personnes au choix de leur pseudonyme) qui dit, face caméra (genre, en interview) :
« Les gens y croivent que c’est du couscous passqu’on baise des belles gonzesses, mais c’est un métier de bander » !
Il me semble me souvenir qu’il avait également tenter d’étayer son propos en expliquant que c’était parfois une épreuve de se retenir d’exulter durant le coït (alors que tout le monde sait que c’est le boulot du coït de procurer l’exultation procréatrice !). Pour se retenir, monsieur pense à sa maman. Comme je ne peux pas être formel en vous parlant de ça, je vous conseille de prendre l’info avec les pincettes. De toute façon, les pincettes sont de mise avec des sieurs grossiers comme celui-ci.
Bon, cela dit, penser à sa mère pour ne pas éjaculer, c’est pas con, hein !
Bref et rebref !
Donc, là de suite, ça m’étonnerait un peu que l’Académie se mette soudain au niveau de Richard !
(1) tout le monde sait que les femelles réussissent mieux dans les études que les mâles.
(2) Christophe ? Tiens tiens…
(3) comment ça, elle simule ?
(4) comme son prénom le laisse entendre, c’est un transalpin, d’où la retranscription phonétique.
« À domicile »
Cette image qui me fait bien rire me fait penser aux déboires que je subis depuis plus de trente ans.
Ah, les livraisons… Colissimo, c’est du pipi de chaton à côté des rois de la désinvolture que sont… Le dernier colis que Chronopost m’a… livré, le gars l’a balancé dans le jardin (grillage autour, je ne peux pas descendre dans ledit jardin en fauteuil roulant) sans même passer par les boîtes à lettres – livraison notée « livré en mains propres » ! Colis fragile ? Balec !
C’était le dernier parce que, depuis, je me passe de leurs… services.
J’ai posé plusieurs réclamations (pour autant de livraisons aberrantes), chaque fois, on m’a répondu « que voulez-vous qu’on y fasse ? »(1) – question : à quoi servent les réclamations ?
Champions du monde de l’exercice : les gars de GLS qui : ne sonnent jamais, laissent les colis n’importe où (sur ou sous le bloc de boîtes à lettres ou dans l’escalier), appellent en bas de l’immeuble pour qu’on descende récupérer le colis (pour une livraison « à domicile », je ne me souvenais pas que je créchais sur le trottoir) ; le tout en balançant un avis de passage « Vous étiez absent » vite griffonné.
… et, depuis 2013, la porte de mon appartement est située en face des boîtes à lettres, c’est-à-dire que le gars a un pas à faire pour sonner chez moi et faire son boulot plutôt que perdre le temps de tout le monde avec un avis de passage…
Eux, c’est pareil, je les évite depuis des années.
(1) Anecdote : même réponse que les deux réclamations faites à… Colissimo et Darty suite à des livraisons catastrophiques. Estonisch, nein ?
Éthique et toc
Il y a bien des années, de retour d’un ravitaillement au fameux et désormais célèbre supermarché du coin, en compagnie d’un ami, les flics nous arrêtent :
– Bonjour, vous avez les papiers du véhicule ?
– Oui, bien sur.
Et je demande à mon pote d’attraper mon sac-à-dos à l’arrière, celui dans lequel repose mon portefeuille. Le sac en question est enfoui sous ceux qui contiennent les victuailles, cela prend du temps de le débusquer. Pendant ce temps, le flic :
– Vous etes assuré ?
– Oui.
– Bon, ça va, vous avez la tête d’une personne honnête, vous pouvez y aller.
Veuillez noter que les valeurs morales se lisent sur les visages quand on a la flemme d’en contrôler les preuves.
J’ai ri
Elle(1) voit un, carton plein de livres :
– T’as acheté des livres ? T’en as pas assez ?
(ça ne vous rappelle pas une blague de blonde ?)
(1) J’ai bien un doute sur l’identité de cette personne mais la révéler n’apporterait rien à la puissance de cette notule et m’embarrasserait.
Les droits de l’infirme
Il y a quelques années, à Aix-en-Provence, il m’est arrivé une petite aventure savoureuse au supermarché du coin.
Je vais faire peser quelques fruits au rayon fruits et légumes et un client m’apostrophe. Même pas un employé, un client :
– Vous avez une caissière ?
Interloqué, je lui demande pour quoi faire.
– Bèh pour porter vos courses !
– Mais je n’ai besoin de personne, c’est pour ça que j’ai ce panier.
– Ouais, parce que moi je suis pour les solidarités, vous avez des droits, vous savez ?
Veuillez donc noter que la paraplégie donne droit à une caissière pour porter les paniers, c’est une question de droits.
Le carcan de la ménagère
08 février 2019.
Mesdames, messieurs les politiques et les journalistes, je vous fais une petite note.
Hier encore à la téloche, j’entendais deux d’entre vous parler de « panier de la ménagère ». Généralement, ce marqueur issu de la nomenclature des instituts de sondage – vous savez, ces regroupements de personnes rémunérées à orienter les opinions, les représentations sociales et… les élections (comme fessebouc que vous vilipendez à l’envi) – est employé par vos deux confréries pour des questions d’économie. Pas au sens pingre du terme, mais bien le sens de « L’ensemble de ce qui concerne la production, la répartition et la consommation des richesses et de l’activité que les hommes vivant en société déploient à cet effet. » (oui, j’adore faire mon intéressant en citant le dictionnaire).
J’ai bien vu qu’il existait un secrétariat d’état chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations. J’ai bien vu.
Mais dans le petit coin de terre que j’occupe, je me dis que ces quatre mots devraient déjà être bannis du vocabulaire officiel. Par « officiel » j’entends les déclarations des politiques, des journalistes et de la publicité dans son ensemble tentaculaire. Cela aiderait beaucoup à ne pas réduire les femmes aux tâches ménagères.
Oh, tiens ! « ménagère », dites-vous ?
L’unique acception possible à ce substantif (puisqu’il n’est pas utilisé ici à des fins adjectives à cause de ce damné article « la ») dans l’usage qui en est fait dans l’expression « Le panier de la ménagère » est celle de « Femme qui s’occupe de son foyer, de l’organisation des tâches domestiques du foyer. ».
Le fameux « Panier de la ménagère » ne désigne pas autre chose que ce que vous faites mine de combattre : une représentation sociale d’un âge que vous dites révolu, alors que vous le maintenez en vie à travers les mots en excluant de facto du « panier » (achats, tâches « ménagères » au sens économique) les propriétaires de phallus.
Le jour où l’on bannira cette expression et ses semblables du discours ambiant, ce sera peut-être le début du commencement de la considération de la féminité et la fin de la femme comme assistante de l’homme.
Pourtant passer à « Panier des ménages » ne me semble pas si difficile que ça… Mais je prêche dans le désert où je suis planté depuis trop longtemps. Na na na.
Sans foi ni règles !
29 octobre 2018.
Je suis encore couché dans ce service de soins qui n’en est pas un, la tévé passe un sujet sur Foé, le chanteur de 21 ans, encensé par la presse.
Le journaliste insiste sur l’écriture du garçon, ose un « une vraie gravité dans les mots » et, dans le sujet, le garçon s’exprime : « … les premiers amours… »
La gravité, c’est pas ce machin qui fait qu’on se casse la gueule ?
Divan-pizza-match mais pas biberon
Un signal pour toutes les femmes de la planète : moins de 5% des mammifères terriens (je précise, au cas où on en découvrirait ailleurs dans les prochaines semaines) ont un comportement paternel (pour les moins entravants, cela signifie père qui s’occupe des bébés).
Femmes du monde entier, sachez que lorsque vous traiterez le père de vos enfants de « véritable animal », il ne pourra plus nier.