La sociologie, soluble dans l’essence
19 janvier 2019.
Un sociologue, interrogé à la tévé au sujet du mouvement des gilets jaunes : (en substance, j’ai oublié les mots exacts) « … des gens qui font 25 kilomètres chaque jour pour aller travailler [… ], ça leur revient plus cher que leur loyer ».
Il parlait bien là du coût de l’essence.
On peut raisonner sur le cas sûrement très répandu d’une personne qui travaille chaque jour de la semaine, du lundi au vendredi ; j’oublie volontairement ici les pauvres hères qui bossent aussi le samedi, ils ne sont pas majoritaires et la démocratie emmerde les minorités, nous le savons tous. Cela équivaut à cinq journées de labeur, cinq allers-retours donc dix trajets (ça suppose que le gazier ne parlait pas du kilométrage total, retour compris, mais ce calcul sert son propos, a priori). Interrogeons les chiffres :
10x25=250 kilomètres par semaine.
Arrondissons les mois à quatre semaines.
4x250=1000 kilomètres par mois.
Considérons la consommation moyenne des automobiles les plus vendues en France. Pour cela, je me base sur les statistiques de ce site.
Je prends la moyenne, à vue de nez elle tourne autour de 6,45 litres au cent kilomètres. Je suis bon prince, j'arrondis au supérieur : 7.
1000 bornes, c'est 10x100.
10x7=70 litres de, carburant consommés pour aller et venir au travail pour un mois.
Je consulte ce site pour considérer le prix moyen des, carburants. Pour cela j’utilise les six premiers résultats des trois, carburants que je pense les plus usités :
Gasoil, moyenne 1. 441
SP98, moyenne 1. 516
SP95, moyenne 1. 458
La moyenne des trois est de 1,471
Le véhicule à moteur thermique de notre individu consomme, en moyenne, 70x1,471=102,97euros.
On peut donc affirmer grâce à ce sociologue(1) dont le nom doit sûrement briller à côté de ceux de Durkheim ou Bourdieu, que la moyenne des loyers en France se situe en dessous de 105 euros !
Et les tévés tournent sans cesse dans les foyers français, avec leur logorrhée mensongère ou partisane qui se déverse dans les oreilles de tous…
(1) Il est temps de s'interroger sur les diplômes des intervenants en télé...
Plus ou moins plus
29 dec 2018, France info : « Le prix du brut a baissé de -35%. » Autrement dit « moins 35% en moins ».
J’ai retenu deux choses des cours de mathématiques du collège. Tout d’abord que 2+2 = plus ou moins 4 ; ensuite que, en ce qui a un rapport aux nombres à signe (selon qu’ils se sentent supérieurs à zéro ou bien qu’ils fassent partie du prolétariat), que moins plus moins fait plus : [ – + – = + c’est totalement fou ! ]. C’est con et abscons du point de vue de la poésie, mais c’est ainsi ; les étoiles ne brilleraient pas de la même façon sans ça.
Mais alors, si je relis cette phrase de journaliste qui devait avoir autre chose à faire au collège que comprendre ces histoires d’étoiles ; je dis bien si je relis cette phrase au ralenti, moins 35% en moins signifie 35% en plus, donc une augmentation !
Et là, je m’exclame bruyamment : sainte vierge, le brut a augmenté contre toute attente et en dépit des étoiles !
Par-delà la palissade
30 décembre 2018.
Je fatigue déjà de l’arrivée imminente de saint Sylvestre lorsque, sur la lucarne à images : un usager de la route interrogé par une journaliste raconte « … par exemple, un automobiliste suit la voiture qui le précède… »
Non, l’homme ne parlait pas de filature mais bien de la position la plus ordinaire qui soit pour un cendrier.
Jacques de Chabannes n’eut pas inspiré plus belle lapalissade.
Miss France 2019
Une gourde lors de l’élection de miss France 2019 : « Comme vous pouvez le remarquer, ici les classes sociales n’existent plus. »
Ayons une pensée émue pour ces créatures définitivement solubles dans l’eau de pluie qui n’ouvriront jamais un livre de sciences humaines de leur vie, continueront de regarder le JT de 13h de TF1 ou le télé-achat pour s’informer.
Gloire à la virginité mentale !
Bèèèèh
Un jour de 2018, un avis de client d’une grande chaîne de distribution de saletés : « Appareil d’un prix raisonnable compte tenu de la fragilité dans le temps de ce type de matériel il vaut mieux un appareil bon marché qu’on jette lorsqu’il ne fonctionne plus que de payer des réparations ». La propagande est l’outil de sodomie mentale par excellence : à force de soumission apprise, les humains légitiment les sévices de leurs bourreaux. Plutôt qu’exiger des porcs qu’ils se comportent de façon honnête et responsable, on entérine leur entreprise de destruction du monde.
Media cherche crédibilité ?
19 novembre 2018
Je m’affaire sur mon lit pour m’habiller. Il est quelque chose comme dix heures. Le matin, la tévé diffuse toute sorte de choses insultantes pour l’esprit. Et je m’en régale.
Sur une chaîne prompte à cracher des programmes dits de téléréalité, je tombe (bien bas) sur un sujet qui me laisse sans voix. Intitulé « Ken recherche sa blonde parfaite », il y est question d’un jeune homme…
… La digression élève l’homme…
Se prénomme-t-il Ken ou est-il fait là référence à la figurine de plastique qui accompagne Barbie dans ses aventures palpitantes ? Je ne le saurai jamais et la frustration étreint mon cœur à cette seule constatation !
… La digression élève l’homme…
Or donc, le jeune homme qui a l’air aussi éveillé qu’une palourde au volant d’une voiture électrique, est amené à participer à une expérience fort intéressante : les yeux bandés, il doit faire la connaissance de quatre jeunes femmes. Le commentaire nous apprend que Ken est à la recherche d’une compagne et que, jusqu’à ce que cette émission lui ouvre les yeux, il empétrait sa vie dans de vaines recherches dont les seuls critères étaient physiques. Seules la beauté et la blondeur avaient grâce à ses yeux.
Heureusement, la tévé est arrivée !
Et Ken, les yeux bandés, échange avec les quatre muses. Va-t-il enfin se rendre compte de ses errements ?
Petit florilège :
– « C’est quoi tes zobis ? »
Ayons un peu d’indulgence pour tous les ectoplasmes en cours de formation qui font des efforts pour honorer la langue française à l’oral. Mais n’oublions pas de leur rappeler que la langue recèle ausi des dangers. « Les haricots » ne se prononce pas « Lézaricots », par exemple. Rappelons-leur également que hobby est un mot étranger.
– « Aujourd’hui, j’ai vu quatre filles »
Bèh non, couillon, tu as déjà oublié que tu avais les yeux bandés ? Voir, c’est voir, il n’y a plus d’espoir.
Je n’ai relevé que ces deux-là, le reste ferait passer Kurt Cobain pour une lumière, mais il eut été vain de retranscrire ici tant de paroles inutiles.
Je glose, je glose mais, l’horreur avait débuté vers 5 heures du matin parce qu’il m’arrive de me réveiller à des heures indues et pas très tardives, pour euphémiser un peu. Comme j’ai fait cette erreur obligée de mettre un écran de tévé en majesté dans la seule pièce de mon appartement riquiqui qui (ça fait trois qui, ça !) peut en accueillir une, j’ai parcouru les canaux désormais (faiblement) numériques pour assister à deux naufrages. En quelques minutes, il m’a été infligé la fin d’une vidéo de ce monsieur Beck qui fut un temps un compositeur fréquentable et qui s’adonne à la thésaurisation sans risque de la variété la plus commune. Verge d’ours ! ça en fait des mots pour dire que Beck fait de la soupe.
La vidéo suivante m’a tout autant pétrifié la sonde à plaisir. Dans un clip effrayant, j’ai pu confirmer que toute inspiration avait déserté les disques de la formation anglaise maintenant fort injustement nommée Muse. Le trio ayant abandonné l’ambition démesurée d’écrire des chansons se complait dans la livraison express de chansonettes sans saveur. Testicule de rat-taupe ! ça en fait des mots pour dire que Muse fait de la crotte.
Vous reprendrez bien une petite brochette ?
26 décembre 2018, le frigo était vide depuis deux jours, je ne me nourrissais plus que d’espoir et d’insectes. Pourtant, ce jour-là, la radio m’offrit une jolie récolte de conneries révoltantes :
– Kevin Spacey soupçonné d’avoir agressé sexuellement un ado.
La mère (de l’ado, pas de kevin) explique que spacey a fait boire son fils et a glissé une main dans son slip (du fils, pas le sien), « it was totally unexpected ».
SERIOUSLY ? unexpected ?
Mince, je pensais que tous les mâles adultes civilisés faisaient ça !
– Yolande De Rugy (de plaisir ?) qui clame que ce n’est pas au tribunal qu’on fera baisser les émissions de gaz à effet de serre.
Il faut l’inviter à lire plus attentivement l’énoncé des pétitions qu’il espère décrédibiliser, ça lui permettrait d’éviter les contre-sens.
– France Info nous apprend que « le Japon reprend la pêche commerciale à la baleine ». Comme s’ils l’avaient arrêtée un jour… depuis l’accord de 1986.
Quand l’intelligence prend le dessus, personne ne peut lutter. Le steak de baleine, c’est ni bon, nippon !– Double connerie sur le même canal : le titre qui précède est introduit par « Mauvaise nouvelle pour la biodiversité »… c’est pour la survie de l’espèce humaine que c’est une mauvaise nouvelle ! tout ce qu’on touche à l’éco système est un danger pour chaque élément de l’éco système… dont fait partie l’espèce humaine.
No future
09 juin 2016.
Avec les mouvements de grève, le ramassage des poubelles de quelques villes n’est plus assuré. Sur les chaines de tévé, on voit les amoncellements de poubelles et, à plusieurs reprises, l’accent est mis sur les déchets de restaurants et de bistrots parisiens. Le volume est important, certes, et ce que je remarque avant toute chose, c’est que les tas destinés à l’incinération (poubelles classiques) sont très majoritairement constitués de… cartons.
Le, carton. Qui se recycle si bien de nos jours. Là où le journaliste voit un sujet sur les conséquences d’une grève, je vois l’incurie de nos amis les commerçants.
À moins que les professionnels ne soient exemptés de tri sélectif, et qu’ils soient les seuls à pratiquer ces containers-là.
Il est vrai que les parisiens ont sûrement mieux à faire…
Psychianisme ?
27 août 2018, une belle journée ensoleillée délicatement rafraichie par la brise…
Ces mots sont repris de la notule de France 24 : un journaliste demande au pape françois ce qu’il dirait à des parents constatant les orientations homosexuelles de leur enfant. « Je leur dirais premièrement de prier, ne pas condamner, dialoguer, comprendre, donner une place au fils ou à la fille », a répondu Jorge Bergoglio.
Dans le même temps, il a estimé qu’il fallait tenir compte de l’âge des personnes : « Quand cela se manifeste dès l’enfance, il y a beaucoup de choses à faire par la psychiatrie, pour voir comment sont les choses. »
SOS homophobie a réagi :
« … s’il y a une maladie, c’est cette homophobie ancrée dans la société qui persécute les personnes LGBT. »
Inbadreams réagit :
Le christianisme n’est jamais que la croyance en un zombie juif venu d’on ne sait où, qui pourrait nous donner la vie éternelle si nous mangeions symboliquement sa chair et que nous lui disions télépathiquement que nous l’acceptons comme maître. Ce, afin qu’il retire la force du mal présente dans notre âme et en l’humanité, parce qu’une femme créée à partir d’une côte s’est laissée convaincre par un serpent, lui-même doté de la faculté de parler, de manger une pomme sur un pommier magique.
NB : non, ces mots ne sont pas de moi ; je les ai interprétés en les traduisant ; mais ils me font marrer. La psychiatrie, on en parle, Jorge ?
Les américons d’outre-Manche
Soir3, 25 octobre 2012. La présentatrice du journal, large sourire aux lèvres, s’exclame en introduisant le sujet sur le concert des Rolling Stones par « Des américains à Paris ».
On peut supposer qu’elle a espéré que les spectateurs comprennent l’allusion au film Un Américain à Paris, film musical des années 50 mais c’était sans compter sur la nationalité des momies du Rock (et l’absence de culture des mêmes spectateurs). Personnellement, ce genre d’erreur – légion à la télévision – ne m’amuse guère, car, Claude Ecken en convenait lors de l’entretien que nous avons eu tous les deux en avril dernier, elles sont la marque d’un dilettantisme révoltant. Toute l’année, les journalistes louent leurs mérites et ne sont pas fichus de vérifier leurs informations. Vérifier une information, pour un journaliste, c’est faire son métier. Le prendre à la légère, c’est abrutir les masses (qui en sont déjà un niveau d’inculture et d’ignorance crasses, faut-il le rappeler).
Ils le payent pour ça !
02 août 2012, j’appelle le guichet de ma banque au sujet de l’envoi d’un chéquier et je suis confronté à ce qu’il est convenu d’appeler un primitif. Je passerai sur les intonations de la voix du jeune macaque, si désobligeante de désinvolture analphabète que j’ai pensé m’être trompé de numéro et avoir obtenu un poste direct au bureau de supporters le plus proche.
Le garçon ne m’a pas dit bonjour, mais il a acquiescé à mes salutations par un borborygme impossible à identifier, même dans un collège marseillais. Lorsqu’il m’a fait patienter, c’est-à-dire trois fois, il a employé l’expression cinglante de savoir-faire professionnel : « Deux secondes ! »
Durant la conversation, si on peut user d’un terme pareil en la circonstance, il a multiplié les « Ouais » et les bruits de mammifère (j’ai identifié plusieurs râles bovins et de petites protestations aux accents porcins).
Il a répondu à côté de mes questions à deux reprises.
Enfin, certainement en guise de trophée virtuel pour son manque de savoir-vivre, il s’est abstenu de me saluer avant de raccrocher.
J’aimerais savoir où certaines banques recrutent leurs employés…