|| Bédole totalitaire ||
Emploi subst. fém. Personne âgée et diminuée. Synon. fam. baderne, imbécile.
Emploi adj. (en constr. d'attribut ou d'appos. expr.). [En parlant d'une pers.] Affaibli physiquement et intellectuellement. Synon. baderne, imbécile, sot.
On me pardonnera l'emploi de ce mot tombé en désuétude, mais j'aime les mots - comment peut-il en être autrement quand on prétend écrire ?
J'emploie des idiomes familiers, je procède à des raccourcis et je suis grossier à l'oral mais, quand je me place devant mon clavier, j'aime visiter les lieux où la langue dévoile son histoire, se fait académique, courtisane pour les uns, ennuyeuse pour les autres.
Bédole est un terme que j'ai trouvé dans le Littré en cherchant un synonyme à « idiot » afin de désigner la télévision, ou plus exactement les programmes télévisuels, sujet de cette rubrique.
Adopter ce mot n'est pas innocent. Sa nature obsolète, son usage passé sous silence font que tout l'oppose à la superficialité de l'objet qu'il qualifie ici : la télévision. La simple recherche de mots anciens nécessite de la curiosité, ce que la télévision cherche à enterrer. Issu d'une époque révolue, ce terme renseigne sur son temps, enrichit le vocable et parle d'histoire(s)... choses que la télévision veut oublier comme en témoigne « la guerre mondiale de 78 » (suivez mon regard).
Je me suis dit que, si les programmes télé se permettent tous les outrages à la langue et à l'intelligence, je pouvais utiliser à son encontre un terme normalement destiné aux personnes. Et puis, j'aime ce mot, il est mignon et séduisant, comme la télé, cette catin au chant similaire à celui de la sirène... Je parlerai donc ici de mon expérience télévisuelle ; vaste sujet. Cette bédole idiote et totalitaire qu'est la télévision... Sujet de discorde et pourtant média de l'image fétiche encore et toujours préféré des masses.
Tout, ou presque, ce qui sort de cette lucarne lumineuse de malheur qu'est la télévision avilit ou conditionne, ce qui revient parfois au même. Je parlerai ici des programmes diffusés et tenterai, avec mon petit cerveau, d'en proposer une analyse, une interprétation. De la même façon que pour la section Handicap, je procéderai par petits articles parce que cela m'est plus facile et je ne peux faire autrement puisque je ne passe que peu de temps devant cet écran-là. Si je me fais téléspectateur à une certaine fréquence, alors que j'abhorre ce média, c'est pour une raison liée au handicap. Raison qui doit se trouver ailleurs sur ce site…
L'eau ou l'orthographe ?
20 juillet 2024, je passe devant Télôche qui est sous tension. Je m'attarde, la bite à la main...
La digression élève l'homme...
Oui, le sondage vésical oblige à manipuler une verge. L'auto-sondage vésical oblige à se manipuler la verge. Mais, franchement « La bite à la main », ça claque plus que « Manipuler la verge ».
La digression élève l'homme...
Jour de manif contre les méga-bassines.
Sur l'écran, un panoramique maladroit dévoile une banderole revendicative qui crie « EAU SECOUR ».
Le jeu de mots est un passage obligé pour toute manifestation qui se respecte, mais pourquoi malmener l'orthographe ainsi ? D’autant que, on le sait, l’écologie est plus l’affaire des classes moyennes (et plus) que des besogneuses, alors pourquoi aller chercher un professeur de physique/chimie pour rédiger cette banderole ?
Des hauts et des bas (de nylon ?)
17 juillet 2024, je m'installe pour un sondage vésical et j'allume machinalement la tv. Des gens autour d'une table avec des micros. L'un d'entre eux évoque « les hauts et les bas » de la carrière de son vis-à-vis et, quelques secondes après, un autre individu muni d'un micro aussi demande à la même personne : « Les hauts étaient aussi proportionnels que les bas ? ». Je ne sais pas si lui-même a compris sa question. La mienne est la suivante : combien de temps encore laissera-t-on des analphabêtes animer des émissions télévisuelles ?
Tous américons !
Le 25 avril 2023, je regarde une émission dite de débat - en réalité, une arène dont les intervenants sont choisis en fonction des différences d'opinion radicales qu'ils soutiennent - et j'entends l'animateur édifier son auditoire : « Les stars américaines : Roger Waters, Elton John et Madonna ».
Pour le commun des mortels, une personne connue est forcément américonne, ces gens-là sont tellement au-dessus de la meute...
Bien, c’est bizarre…
Le 11 juillet 2018 sur France2, une chronique de film qui se termine par cette sentence : « C’est très bizarre, mais c’est très très bien ».
« C’est » était là utilisé pour désigner le long métrage, pas pour une généralité. Il est vrai que dire « Le film est bizarre » est une incongruité toute télévisuelle.
Ceci posé, ce qui me frappe c’est cette causalité assénée comme une loi divine. Ce qui est « bizarre » n’est pas « bien » puisque la phrase le sous-entend avec l’utilisation du « mais ».
Bizarre = mauvais.
Singulier = pas bon.
Original = pas bien.
Je comprends mieux pourquoi l’immense majorité des grosses ventes culturelles abolit toute surprise. Un film « bien » ne doit pas être « bizarre », le bizarre est ennuyeux, la routine est réjouissante.
Dans quel monde ai-je atterri ?
0,005%
L’éternelle erreur, la plus facile à éviter, lue sur un bandeau de JT permanent à la tévé durant l'été 2018 : « Les amours un brin contrariés et bégayants… ».
Amour, orgue et délice. Sur un total de ; allez je suis bon Prince, je parle de français à peu près courant, sans terminologie technique et autres casse-pieds ; 60 000 mots, pour le Petit Robert. Sur 60 000 entrées du dictionnaire, trois mots à retenir ; cela représente 0,005% du total. Que ce soit superflu pour des gens qui n'ont pas ou peu fréquenté les bancs de l'école, soit. Les journalistes qui rédigent ces bandeaux, eux, ont fait des études et leur corporation est dite « de presse », éminemment tournée vers l'usage des mots. Une règle qui concerne trois mots devrait être acquise depuis belle lurette...
Des portions à la con
21 août 2018, une chaîne d’information de la télé. Arrive le bulletin météo.
Dans ce même bulletin, la jeune femme qui présente les températures de la journée sur la France nous apprend que : « Il fera 19 degrés sur une large moitié nord et 23 sur une large moitié sud » !
Il faudra déjà dire à tous ces diminués du vocabulaire qui font la pluie et le beau temps sur notre pays qu’une moitié ne peut être large, petite ou grande, une moitié est une moitié, il n’y a pas de nuance à la moitié de quelque chose. Il en va de même pour les tiers et les quarts et toute autre division !
Ensuite, on peut déceler une double confusion pour la jeune femme qui voit deux larges moitiés sur un seul territoire. À l’écouter, le 21 août 2018, la France a augmenté sa superficie. Est-elle revenue à de plus humbles proportions depuis ?
Ça dévisse sur France 3
France TV, 23 avril 2019, Fr TV obtient les droits de retransmission des JO de 2024 et un responsable commente cette merveilleuse victoire : « … quel que soit l'outil, le device comme on dit… »
1. Mais qui dit « device », idiot ? on est à Londres ?
2. Avant de faire des traductions avec les pieds, toujours vérifier qu'on connaît la langue traduite.
Vocabulaire approximatif
mercredi 04 mai 2022, une chaîne qui ne vit que de publicités, un reportage sur la belle ville d'Arcachon nous apprend que : « Un grand soleil à Arcachon, la mer... »
La mer à Arcachon ? Putain, je pensais que ça se situait sur la côte Atlantique, moi, quel con !
Quelle talant ses journalist !
01 mai 2022, tévé, une chaîne d'opinion dites d'info parmi les autres, bandeau en bas de l'écran : « Quel doctrine pour les forces de l'ordre ? »
Le rédacteur des bandeaux de la chaîne devait avoir bu... ou alors, c'est un journaliste comme les autres.
La télé télévisuelle et la bêtise
Toujours à l’hosto, fin 2018, la bédole n’arrête pas la médiocrité. Même quand on zappe les pubs comme moi, certaines nous échappent et…
« C’est douloureux et ça fait mal lorsque j’avale ».
Quel sens peuvent-ils donner au mot douloureux pour le doubler ainsi dans une phrase de dix mots ?