Ils sont chers ces prix...
Septembre 2021, vu à la TV, une chaîne de la chaîne privée, un sujet sur les revêtements de sol. Une « journaliste » dit « On va faire une liste exhaustive des principaux matériaux mais, y’aura pas tout. »
Quelques secondes après, le maître de cérémonie de l’émission demande : « Si on parlait de prix… ». Elle : « Non, non, je voudrais parler des moins chers ! ».
Aucune improvisation, que des phrases écrites et préparées...
Le coach manage les call ?
Premier semestre 2022, la Rus... Vladimir Poutine perd définitivement les pédales et décide de marquer l'histoire au sceau de la connerie.
Meanwhile, en France : entendu sur une chaîne du tuyau télévisuel qui débite les énormités au sujet du coup de fil que E. Macron va passer à Joe Biden : « Un call comme on l'appelle… » Ah bon, « appel » ou « appel téléphonique » n'existent plus, alors ?
0,005%
L’éternelle erreur, la plus facile à éviter, lue sur un bandeau de JT permanent à la tévé durant l'été 2018 : « Les amours un brin contrariés et bégayants… ».
Amour, orgue et délice. Sur un total de ; allez je suis bon Prince, je parle de français à peu près courant, sans terminologie technique et autres casse-pieds ; 60 000 mots, pour le Petit Robert. Sur 60 000 entrées du dictionnaire, trois mots à retenir ; cela représente 0,005% du total. Que ce soit superflu pour des gens qui n'ont pas ou peu fréquenté les bancs de l'école, soit. Les journalistes qui rédigent ces bandeaux, eux, ont fait des études et leur corporation est dite « de presse », éminemment tournée vers l'usage des mots. Une règle qui concerne trois mots devrait être acquise depuis belle lurette...
De la fumée sans feu
France Info (TV), 08 juillet 2018. Un bandeau au bas de l'écran m'apprend que « 15 voitures ont été incendiées cette nuit, 3 d'entre elles ont été atteintes par les flammes ». Le bandeau est resté inchangé pendant plusieurs heures.
Pour l'Académie : INCENDIER v. tr. (se conjugue comme Crier). XVIe siècle. Dérivé d'incendie. Mettre en feu un édifice, une ville, une forêt, etc. ; détruire par le feu.
Toutes les acceptions que je connais impliquent que le sujet est victime d'un incendie, sauf par analogie ou au sens figuré, tous deux non concernés ici. On peut donc affirmer que, pour France Info, un véhicule peut être incendié sans être la proie des flammes. À moins que douze voitures aient été éclairées d'une vive lumière ? Ou bien s'agissait-il d'une sensation de brûlure ? Oh, peut-être que leur imagination était en feu ?
Un livre ? Fallait pas, j'en ai déjà un...
Le premier décembre 2016, alors que mes visites au poulailler s'espacent de plus en plus, je pianote sur la télécommande de la lucarne infernale et je m'arrête sur un publi-reportage (1) pour les livres qui singent les trucs multimedia. Je n'ai pas souvenir de la façon dont le bouquin était augmenté, je me souviens bien de la phrase de la cruche qui le présentait : « Lire un livre n'est plus ennuyeux ». Doit-on tolérer un tel discours sur un media aussi populaire que la télévision ? N'y aurait-il pas là matière à remettre en question l'abolition de la peine de mort ? Cette phrase, aussi anodine qu'elle puisse paraître, est une insulte au visage de centaines de millions de personnes autour du globe (sûrement plusieurs milliards, mais je sais rester humble quand je n'ai pas accès à des statistiques fiables). Insulte prononcée à une heure de grande écoute et qui a dû toucher des parents et des enfants par milliers. N'existe-t-il rien dans l'arsenal juridique de notre pays qui réprouve l'insulte publique ?
(1) l'autre nom pour désigner les amitiés récompensées au mépris de la déontologie.