Rototo
Les « journalistes » sportifs ne laissent pas de me faire rire. 13 septembre de l’an de grâce 2019 après l’encloutage du hippie… L’équipe de France de jeu de balle au panier perd une partie. Interview de joueur après la défaite : « La déception est à la hauteur des attentes, finalement… »
Un journaliste est censé faire quatre années d’études, c’est quand même plus qu’il n’en faut pour savoir que la déception ne naît que de l’attente, non ?
Du coup, une lapalissade pour honorer quatre longues années de dur labeur à l’école, c’est peu cher payé.
Quelques secondes plus tard, un des joueurs :
« … la médaille de bronze, même si on l’a déjà fait une fois, c’est unique. »
Bèh non, tête de gland, si tu l’as « déjà fait », ce n’est pas unique. Demande à ton pote journaliste, il doit savoir, lui, il a bossé dur à l’école…
Confusant ou édifiant ?
Matin.
Désorienté.
Petit déjeuner.
Tévé. Série française.
Extrait de dialogue : « … ça serait confusant pour lui. »
Auteur(s) français.
Acteurs français.
Producteurs français.
Écho douloureux.
« … ça serait confusant pour lui. »
« … ça serait confusant pour lui. »
« … ça serait confusant pour lui. »
La médiocrité devient un art de vivre qui s’affiche et contamine…
Bescherelle TV !
Il y a quelques minutes, sur France Info TV, dans le texte retranscrit qui accompagne un sujet : le Kanaka est « un met traditionnel ».
C’est mignon. C’est touchant, un cerveau d’enfant pas encore scolarisé dans un corps d’adulte.
NB : journaliste, subst., individu qui fait quatre ans d’études et qui écrit toute la journée.
NB2 : les cibles les plus faciles sont les plus juteuses, je dois le reconnaître.
Pourquoi faire juste quand on peut faire alambiqué ?
Mars 2019, lors du visionnage d’une rubrique intitulée Instant Module sur France Info, à propos du grand débat, la journaliste se pense autorisée à dire « c’est écrit de manière manuscrite ».
J’en reste bouche ouverte et bée !
Je dirais même plus : pour des gens qui se permettent de donner des leçons à leurs auditeurs - comme c'est devenu la règle chez eux, alors que leur mission est de reporter l'information de façon neutre - ils me paraissent bien indulgents pour ce qui concerne leur propre travail.
Besoin ?
Probablement le même jour que l’écrit manuscrit cité plus haut, sur France Info aussi, un sujet sur les gens qui ne peuvent pas s’acheter des produits de première nécessité d’hygiène. La ou le journaliste donne un exemple de produit concerné : le déodorant.
Le jour où le déodorant sera devenu un produit de première nécessité, on pourra se dire que nous avons réussi notre extinction !
Combien c’est lourd ?
Une pub, octobre 2018 : « Vous savez combien de sel vous mangez par jour ? »
Combien de temps tolérera-t-on que des bachi-bouzouks télé-omniprésents sapent le travail des enseignants en vulgarisant l’usage de l’affirmatif à la place de la forme interrogative ?
De plus, combien sert à dénombrer, pas à peser (la réponse donnée dans le film est « quelques grammes ») !
Enfin, manger est un acte volontaire or personne ne mange de sel, on en ingurgite, à la rigueur.
Je devais être très énervé le jour où j’ai relevé ça mais, putain ! y’a de quoi !
Pratique : on pense pour vous
21 avril 2022.
Une publicité furtive sur la chaîne LCI(1) : « Et si l'info était pensée pour vous ».
Je n'ai pas la moindre idée de quel produit il s'agit, mais merci, ça va bien, je suis autonome, je parviens à me faire une opinion sans qu'on m'impose un point de vue.
(1) LCI, chaîne de propagande de TF1, je ne devrais donc pas m'alarmer, sauf que le piège est un peu gros...
Faites ce que je dis…
28 juillet 2018
La canicule me fait bouillir et va bientôt me propulser dans un service hospitalier mais avant cela, j’assiste à une démonstration télévisuelle de domptage des consciences :
1. « Ah non, tu n’arriveras à rien avec tes produits bio, pour ça il te faut du bon produit bien chimique ! » (pour enlever de la peinture sur un mur).
2. Un couple regarde leurs voisins qui offrent un poney à leur enfant (un poney ? peut-on offrir un poney à un enfant dans la vie réelle ?) : « Oh les cons, c’est pas parce qu’ils lui offrent un cadeau de ce prix que leur enfant sera heureux » (discours normatif)… et ils se jettent des regards d’envie ! (discours objectif).
Coup de chaud à InfoTV
Fin août 2016.
La machette est dressée dans mon dos depuis deux ans, il est temps qu’elle retombe sur ma nuque… mais je m’égare.
Été 2016, vague de chaleur ou canicule, le soleil cognait sur la France.
Sur les chaînes de désinformation télévisuelle nationale, les journalistes (quatre ans d’étude) interrogent les quidams qui boivent plus que d’accoutumée dans la rue !
Mais… Ces gens-là manquent-ils de sujets ? Sérieux ? Avec tout ce qui se passe dans le monde, ils manquent de sujets ?
À cette époque, je revisionnais les épisodes du Flying Circus et je me suis dit que c’est typiquement le genre de sujet que les Monty Python auraient pu mettre en scène : des journalistes si désœuvrés qu’ils en sont réduits à interroger les gens qui s’abreuvent pendant une canicule !
Je reste sans voix, d’autant que les individuss interpellés répondent aux questions d’une profondeur inégalée : « Vous buvez plus que d’habitude ? » Il est des êtres humains pour répondre à cette question alors que la canicule écrase le pays !
The first rule of Fight Club should be : You do not talk to journalists.
Second first rule of Fight Club should be : You do not talk to journalists !
Je ne veux voir qu’une tête !
Un jour de juin 2016.
Un peu plus de deux mois après cela, je prends un coup de machette dans la nuque.
Dans un épisode de la série que j’adore décortiquer depuis douze ans, un personnage invite sa compagne à voir un film à l’occasion d’un festival de cinéma japonais. Une fois rentrés, ils évoquent une scène du film puis deux… et concluent en disant que « C’était chiant » !
Et là, en un coup de cuillère à merde, un passage qui semble anodin, vous renvoyez des millions de gens à leurs goûts de chiottes et un peuple à l’histoire honorable au rang de nation insignifiante. Je suis prêt à parier que les auteurs de cette saynète seraient incapables de voir ce qui cloche dans cet appel au crime (le leur)…
Violent et symbolique
La domination masculine, assise par la violence symbolique s’affiche et se perpétue partout. Surtout à la télévision. Un exemple parmi tant d’autres : Les Z’amours.
Cette émission met en compétition (tiens donc ?) trois couples au travers de questions à champs multiples qui portent sur la connaissance que chaque élément de la paire a de l’autre (j’adore cette phrase !).
Comment Diable une émission de divertissement peut-elle être vecteur de violence et de domination ? Tu divagues, mon garçon.
C’est simple, mon garçon, le choix et la forme des questions posées aux concurrents ne sont pas innocents. Ils induisent une certaine forme de rapports sociaux, en l’occurrence de répartition sexuelle des tâches et des rôles. Les questions sur les tâches domestiques sont édifiantes, elles sont toujours orientées dans le même sens, même sous couvert de « modernité » (1) ; celui de la femme au fourneau.
Le consentement de tous (animateur, participants, public) rend la chose encore plus abjecte.
(1) Terme galvaudé qui tente désespérément de laisser penser que l’époque est à la tolérance, l’ouverture d’esprit et à l’esquive des persistances mises en avant par bien des sciences sociales.