Vu sur TF1 !
Sur TF1, un jour de 2006 : « Le coût est de 900 euros, alors que l’an dernier il était de 600 euros, soit une augmentation de 30% ! »
Courriel à TF1 : « C’est faux, il s’agit d’une augmentation de 50%. »
Réponse de TF1 : « Non, non, il s’agit bien de 30%. »
Ces gens-là sont journalistes, ont fait des études…
Mac bœuf, carotte
Quand on a décidé de génocider les populations et qu’on a les moyens de mass-médiatiser un discours de propagande, on ne se prive pas… et ça donne deux notules en une !
05 décembre 2017, entendu dans une série française : « Je vais faire des hamburgers avec des frites maison, comme ça je suis sûre de ne pas me tromper ». Je suis curieux de savoir combien les producteurs de cet enchaînement de publicités de 25 minutes qui dure depuis 2003 ont touché pour cette promotion habile de la malbouffe.
Dans un des pays les plus réputés pour la diversité de sa gastronomie.
Alors que la publicité est censée être interdite pendant les programmes sur les chaînes du service public.
Sans parler de conditionnement… Conditionnement végétarien à foutre.
Dans le même épisode, un personnage voit un saladier plein de salade verte sur une table autour de laquelle d’autres personnages vont dîner : « Vous avez viré végétariens ? Pas étonnant que vous ayez ces têtes de déterrés ! ». Les lobbies de la viande saignante et des animaux assassinés ont un sacré talent, il faut le reconnaître. Faire passer des énormités pour des vérités universelles demande un savoir-faire de la sodomie rhétorique assez développé.
La distance finit par compter dans le temps
19 août 2018.
Je me prépare à me sonder, j’allume donc bédole pour me distraire de la monotonie du geste que je m’apprête à accomplir et bim ! une nouvelle horreur :
une série de saynètes qui montre le quotidien supposé hilarant d’adolescents et de leur famille.
Dans l’épisode sur lequel je tombe littéralement, je crois comprendre qu’un mari jaloux soupçonne son épouse de prendre contact avec un béguin de lycée. La femme se défend comme elle peut et, en évoquant cette affaire d’école, nous sert : « Oh ça va(1), c’était il y a des années-lumière » !
J’ai enfin compris pourquoi, lorsqu’on m’a demandé quand j’avais vu un film de Steven Spielberg, je ne me suis pas autorisé à répondre « C’était il y a 2,50 mètres ».
(1) La télé française vient de faire la démonstration que cet idiome que je croyais typique du sud, est universel ! Stupeur, étranglement !(2)
(2) Il vaut mieux avoir lu Amélie Nothomb pour ne pas s’interroger avec ces deux mots…
Libre ? Pour qui ?
02 sept 2016 vers 10:30 (1).
Je vérifie un sujet vu sur une chaîne d’infos putassière, histoire de bien en croire mes oreilles.
Le reportage portait sur les difficultés économiques du Venezuela. Le pays est taxé de « richissime » par le (ou la, peu importe) journaliste, sans doute en raison de son appartenance à l’OPEP, mais il appuie sur les difficultés récentes et parle de marché libre et de capitalisme comme « seule » solution. Le Venezuela est doté d’une économie de marché et le capitalisme ravage sa population depuis des décennies. Et c’est précisément à cause de ces deux fléaux que l’économie est en train de chavirer. Les millions de vénézuéliens survivant dans les barrios ou dans la rue, qui font la queue pour mettre la main sur leur ration de nourriture ou de quoi boire, pourraient vous parler des dizaines de millionnaires à la tête de cette économie qui les oppresse…
Mettre des idées ciblées dans la tête des gens est finalement assez facile, quand tous les médias s’y mettent…
(1) pourquoi avoir noté l’heure ?
Justice pour tous !
L’avantage de passer régulièrement devant la bédole multicolore, en plus de pratiquer une lobotomie à visée antalgique sur soi-même, c’est d’être tenu informé des avancées de la justice républicaine.
Je ne sais (toujours) pas ce qu’il se passa entre ces messieurs joueurs de balle au pied Benzéma et Valbuena, mais j’ai appris que la justice de notre courageuse démocratie avait procédé, en leur faveur, à un assouplissement de la sanction… pour permettre aux deux joueurs de jouer ensemble (une compétition qui s'annonçait, me semble-t-il me souvenir). Des dizaines de milliers de détenus incarcérés pour des motifs bénins se réjouissent d’apprendre la très sélective mansuétude des juges. À moins qu’il s’agisse d’indulgence payée par droits de retransmission ? Ce serait inimaginable dans une démocratie exemplaire…
Une norme en méforme
Courant 2016 ; je suis déjà mort mais je ne le sais pas encore ; je ne sais sur quelle chaîne de la télévision, j’entends un journaliste prononcer la phrase suivante alors qu’il parle d’un comportement observé : « la norme qui reste très marginale ». Si les académiciens sont supposés accompagner l’usage de la langue, il serait peut-être correct de la part des usagers de respecter ce travail.
Sans bouger les oreilles
22 août 2018.
Au moment où je débranche la télévision, j’entends le début de la publicité qui s’amorce : « On aime tous obtenir ce que l’on veut sans effort. »
Ou comment justifier toute la production d’objets inutiles que l’imagination de ces pauvres badernes qu’on dit « créatifs » peut déféquer !
Laisser croire que vivre dans un confort absolu d’inaction et de passivité ultime est le but de chaque être humain pour vendre toujours plus ; vendre pour satisfaire l’avidité des créatures prétendues humaines qui défoncent les conditions de vie de la population mondiale en surexploitant les ressources naturelles de la planète. Bientôt la vie devant l’écran de contrôle de la vie… de notre avatar ? Chaque humain spectateur de sa propre vie, dans une chaise longue ?
J’achète donc je vis
15 juillet 2017.
Je jette un œil à la tévé, dans l’impossibilité de changer de chaîne au moment où la série d’annonces publicitaires arrive, j’en subis une particulièrement édifiante.
Sur l’écran, une jeune femme mise en scène dans une vie trépidante (au sens moderne du mot) avec, toujours, un œil sur sa saleté portable dite intelligente, un œil sur le site de vente de vêtements dont l’annonce fait la promotion. En toute circonstance, on la voit, dans un montage frénétique, distraite par la vie (!), obnubilée par son application d’achat. Déjà, en l’état, la chose est abjecte : rien n’est aussi important qu’acheter, consommer…
Et puis, l’abjection tourne à la nausée. De la même façon que sont traitées toutes les saynètes de vie, on voit furtivement la pauvre fille avec un regard avide sur sa machine alors qu’elle est supposée « faire l’amour ». J’utilise les guillemets(1), car l’intention est bien de montrer que cet acte est aussi peu intéressant pour la jouvencelle que le reste.
Consommer est plus important que l’amour, j’en prends note. Cela me fait un nouveau motif de haine à l’encontre de notre époque. Sacrée bédole, va !
(1) Les guillemets, alors que la norme voudrait que je mette les mots en italique. Seulement voilà, l'époque est aux guillemets, je m'abaisse à la concession pour plus de facilité de compréhension.
Violence rampante – épisode II, Moralité modeste
Même épisode : deux femmes discutent des exactions d’un couple « de riches » : « ils sont pervers ». Suit l’énoncé de quelques faits totalement dénués de perversion mais véniels dans la société française.
En d’autres termes, le couple est un couple d’enflures sans nom mais dont les exactions relèvent de l’exploit si on s’en tient au discours ambiant puisqu’ils gagnent énormément d’argent.
La femme (qui fait des ménages, famille pauvre, père ex-syndicaliste, etc. – la famille modeste du moment dans la série) ajoute :
– Ils doutent de rien ces gens (sous-entendu « les riches », cible coutumière du personnage), ils osent tout, ils pensent que tout leur est dû, tout permis… et puis, pire, c’est qu’ils auraient tort de se priver !
Moralité de notre petite histoire qui peut passer pour du courage prolétaire : quand tu peux t’enrichir au détriment des autres, tu dois le faire, car tu aurais tort de te priver.
Je me suis souvent posé la question de la disparition de vraie revendication ouvrière dans ce pays (1) ; c’est quand j’ai croisé cette interrogation avec l’évidence de la réalité capitaliste et son discours auto-légitimé que j’ai compris que les gens étaient des victimes, pas seulement des idiots.
(1) Je ne parle pas là des efforts des syndicats, voire des groupuscules anarchistes, pour bloquer les lois iniques des gouvernements successifs de notre beau pays, mais du monde ouvrier lui-même.
Violence rampante
26 août 2016, un nouvel épisode de cette série que les sociétés du CAC40 n’enlèveront jamais du petit écran.
Un personnage féminin rentre des courses, elle rejoint ses colocataires, un père et sa fille adolescente. Elle dépose les paniers sur la table, ils discutent quelques secondes et, au moment de ranger les victuailles, elle se tourne vers la jeune fille pour lui demander : « Tu m’aides ? »
J’ajouterais bien plusieurs points d’exclamation si la bienséance ne me dictait de m’en abstenir pour cause de viol des règles les plus élémentaires de typographie. Je me contente de me demander : et le mâle ?
L’homme ne peut pas, lui si puissant, si viril, aider à ranger les denrées ?
La violence symbolique que Pierre Bourdieu analysait en son temps n’est pas un vain mot : la femme est un être de tâches domestiques, l’homme ne s’abaisse pas à ça !
Et les médias relaient ce discours sans même s’en rendre compte, au pire pour que le lecteur, l’auditeur, le téléspectateur se sente en terrain familier… Pitoyable !
La télé télévisuelle
Toujours à l’hosto, fin 2018, la bédole n’arrête pas la médiocrité. Même quand on zappe les pubs comme moi, certaines nous échappent et… « C’est douloureux et ça fait mal lorsque j’avale ».
Quel sens peuvent-ils donner au mot douloureux pour le doubler ainsi dans une phrase de dix mots ?